C'est durant les week-ends que les gens abondent sur le site.On vient de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Alger et Sétif. La station thermale de Sidi Yahia, dans la commune de Bouhamza, est un site historique et touristique qui demeure sous exploité. Le site offre l'aspect d'un coin délaissé au bord d'une rivière. La zone est rocheuse, seuls quelques oliviers y ont pu pousser. Des maisonnettes traditionnelles y sont construites en pierre et argile. Plus haut, un rocher surplombant la source porte à ce jour, comme le rapporte la légende, l'empreinte du sabot du cheval de Sidi Yahia. Au plus haut de la source, se trouve une grotte, le coin le plus attrayant. Elle aiguise la curiosité des visiteurs. Des dizaines de personnes s'y rendent quotidiennement. Les uns, pour une simple balade, les autres, pour voir de plus près le coin le plus sacré du site. C'est là que les femmes, particulièrement, font des prières et des offrandes. Sur le bord de la rivière de Boussellam, à la limite des communes de Bouhamza, Tamokra et Aït R'zine, une eau chaude aux vertus thérapeutiques jaillit du sol. Les hommes qui souhaiteraient faire leurs ablutions doivent attendre que passe le tour des femmes. Un timing est établi à cet effet. «Les femmes viennent beaucoup plus pour des ziara, des pèlerinages,elles font des offrandes et prient. Elles préfèrent la ziara aux cures thermales», nous fait remarquer un gérant du site. Le débit de la source est tellement important que les eaux se déversent dans l'oued. Une cafétéria modestement équipée est installée sur les lieux. On s'y rend pour siroter une boisson fraiche ou un thé chaud, selon la saison. «Six chambres équipées sont proposées aux clients à raison de 500 DA chacune et 18 autres gratuitement», affirme notre interlocuteur. «Les prix ne sont pas fixes puisque certains clients payent leurs chambres et font une offrande», enchaine un cogérant du site. Et d'ajouter : «nous avons opté pour des bains gratuits mais souvent on reçoit des dons». Les recettes issues de location sont perçues par l'association religieuse qui gère aussi la Zaouia de Sidi Yahia, sise au village de Tamokra. «La période où il y a une grande affluence c'est entre la fin mai et début juin», précise notre interlocuteur. C'est durant les week-ends que les gens abondent sur le site. On vient de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Alger et Sétif. «Parmi les gens qui viennent régulièrement ici il y a ceux qui suivent des cures régulières, certains pour de simples courbatures, d'autres pour des problèmes de santé plus sérieux», témoignent des visiteurs. «Les cures régulières sont bénéfiques même pour les sujets qui souffrent de varices», explique un jeune homme qui fréquente occasionnellement les lieux. Les vertus thérapeutiques, faut-il le noter, sont attribuées à cette eau en l'absence d'une étude physico chimique. «Il serait plus bénéfique pour la région de réaliser un complexe touristique sur le site, en réservant une quote-part des recettes pour la zaouia de Sidi Yahia, que de maintenir le statu quo», suggère le vice-président de l'APC. «Nous avons vu défiler plusieurs fois sur les lieux des commissions pour établir des fiches techniques, mais aucune, hélas, n'a abouti» déplore-t-il.