Sur un thème plus que jamais d'actualité, « Rumeurs et réalités de la grippe aviaire », la conférence-débat organisée par le Club de réflexion et d'initiative (CRI) au lycée Ibn Haïtem de la localité de Didouche Mourad a dépassé toutes les espérances des initiateurs de cette rencontre animée par Hocine Benkadri, professeur en médecine et président de cette association qu'on retrouve sur tous les fronts de la vie sociale et économique de la wilaya de Constantine. Le silence quasi religieux qui a marqué l'intervention du conférencier, la pertinence et le niveau de réflexion manifestés par les potaches, lors du débat qui a suivi, ont été autant de facteurs à l'origine de la réussite de cette opération, un premier ballon d'essai lancé en milieu scolaire dans cette agglomération située à une trentaine de kilomètres au nord-est de la ville de Constantine. Dans un auditorium bondé, le professeur Benkadri a exploré dans un langage simple, mais jusque dans les moindres détails, les tenants et aboutissants de la grippe aviaire et précisé au passage et à la demande des potaches sa genèse connue également sous les noms de peste aviaire, grippe du poulet ou influenza aviaire et pour nos parents et grands-parents sous le nom de « esseb », elle a été identifiée pour la première fois en Italie en 1878. Mais le premier cas avéré d'infection humaine s'est produit en 1997 à Hong Kong avec l'apparition d'une souche humaine, le H5N1, qui a refait son apparition en 2003 en Asie. Il rappellera également qu'une pandémie de grippe dite Espagnole avait dans les années 1918/1919 tué 40 millions de personnes. Répondant à une interrogation concernant la transmission du virus de l'homme à l'homme, ce dernier dira que « selon l'OMS, il n'existe aucune preuve tangible d'une transmission de ce genre ». Il lèvera par la même occasion le voile sur les croyances et rumeurs les plus fantaisistes colportées et amplifiées de bouche à oreille quant aux risques liés à la consommation des volailles et de leurs oeufs. « Il n'y a aucun souci à se faire, dira-t-il, à condition que ces produits soient cuits à une température de 60o C et plus ». Que fait l'Etat Algérien pour éviter que la pandémie de grippe aviaire n'atteigne le territoire national ? A cette question posée presque à l'unisson par les élèves de cet établissement scolaire, le professeur Benkadri se veut rassurant tout en soulignant les conséquences désastreuses pour le pays si la moindre brèche est ouverte dans le système de surveillance mis en place. « Un dispositif rigoureux a été instauré au niveau de nos aéroports afin de déceler le moindre signe clinique chez les passagers en provenance des pays à risque et de veiller scrupuleusement à l'introduction frauduleuse de volailles ou d'oiseaux exotiques susceptibles d'être des porteurs sains du virus. » Le conférencier insistera en conclusion sur l'impérieuse nécessité pour chaque citoyen d'observer une hygiène parfaite et de veiller à la sauvegarde du cadre de vie, des facteurs qui sont, dira-t-il, essentiels à la préservation de la santé publique.