Fidèle à son programme de sensibilisation initié en milieu scolaire et qui consiste à développer des thèmes généralement liés aux problèmes de société les plus émergents, le Club de réflexion et d'initiative (CRI) a tenu au lycée Zaouche - un lycée atypique situé dans une cité dite « dangereuse », et où un lycéen a été poignardé à mort il y a un peu plus d'une année - une conférence-débat suivie d'un film documentaire portant sur le thème de « La citoyenneté ». A cette occasion, le docteur Nadia Belaïd a laissé aux vestiaires sa blouse de médecin pour s'investir dans le rôle de pédagogue et d'animatrice dans lequel elle a excellé, selon tous les avis, notamment en venant rapidement à bout de la position attentiste adoptée au départ par les potaches. Une approche qui a incité les jeunes interlocuteurs et interlocutrices à s'engager dans un dialogue franc et direct, jugé très fructueux par le président de cette association. La « stratégie » adoptée par le docteur Belaïd a consisté à soumettre à leur réflexion, en prévision d'un débat qui allait durer près de deux heures, une série de termes banals en apparence tels que le sourire, la confiance, le citoyen, la méchanceté, l'amour, la connaissance, la science, la médiocrité, l'apprentissage, la rumeur, etc. Peu habitués, sinon pas du tout, à ce style d'approche pédagogique, les élèves présents dans l'assistance se sont prêtés au « jeu » et quelques-uns ont fait preuve d'un sens critique qui en a étonné plus d'un, en premier lieu le pilote de cette initiative ravi de la tournure que prenait le débat. A ce titre, il considère que l'objectif recherché est largement atteint. « Tout bien considéré, dira-t-il en conclusion, les élèves de la cité ghetto, où est érigé le lycée Zaouche, ont fait voler en éclats un certain nombre de préjugés. »