L'Algérie et l'Union européenne vont signer un accord dans le domaine de l'énergie. Selon une source officielle basée à Bruxelles, «le texte est désormais finalisé. Il devrait être signé dans les prochains mois à l'occasion d'une visite à Alger du commissaire Günther Oettinger, dont la date n'a pas été fixée». L'Algérie et l'Union européenne vont signer cette année un mémorandum d'entente pour aboutir à un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie. C'est ce que nous avons appris d'une source officielle de l'Union européenne basée à Bruxelles. La signature nous a aussi été confirmée par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Alger. Il faut se rappeler que Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, avait indiqué sur les ondes de la Radio nationale au début du mois de janvier qu'«un accord sur l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne est actuellement en cours de finalisation et pourrait être signé courant 2012». Sollicité par nos soins, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a indiqué qu'«il s'agit, en fait, d'un mémorandum d'entente qui est en cours de finalisation et qui est appelé à régir les relations entre l'Algérie et l'UE dans le domaine de l'énergie». A propos du contenu de cet accord, Amar Belani a précisé : «Dans ce contexte, il établit le cadre général qui comporte un certain nombre de dispositions pour fixer la complémentarité et l'équilibre des intérêts entre les deux partenaires comme, par exemple, la sécurité des approvisionnements de l'UE et le transfert de technologie pour le développement des énergies renouvelables en Algérie.» Sécuriser les approvisionnements de l'UE Une source de l'Union européenne basée à Bruxelles nous a confirmé que «les deux parties souhaitent marquer le renforcement de leur coopération en signant un mémorandum d'entente ayant pour objectif d'explorer la mise en place d'un partenariat stratégique entre l'UE et l'Algérie dans le domaine de l'énergie». A propos du contenu de cet accord, la source a précisé que «ce mémorandum s'inscrit dans le contexte de la mise en œuvre de l'accord d'association et notamment de son article relatif à la coopération énergétique». Plus explicite, notre source a affirmé que «le texte est désormais finalisé. Il devrait être signé dans les prochains mois à l'occasion d'une visite à Alger du commissaire Günther Oettinger, dont la date n'a pas été fixée». Si dans un premier temps, le gouvernement algérien avait mis en avant la question des visas lorsque l'UE avait proposé de conclure un accord stratégique sur l'énergie destiné à sécuriser les approvisionnements de l'Europe en gaz algérien, les discussions ont évolué vers le domaine des énergies renouvelables.Le lancement de l'initiative Desertec et du plan solaire méditerranéen a fait apparaître de nouveaux domaines de coopération. L'Algérie s'est aussi positionnée en adoptant au mois de février 2011 un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables (ENR) et d'efficacité énergétique en s'appuyant sur la mise en valeur des ressources inépuisables comme le solaire et leur utilisation pour diversifier les sources d'énergie. Le programme algérien a pour objectif l'installation d'une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030, dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale en électricité et 10 000 MW à l'exportation d'ici 2030. Environ 40% de la production d'électricité destinée à la consommation nationale sera d'origine renouvelable. Après le gaz, le solaire La signature au mois de décembre 2011 d'un accord entre Desertec et Sonelgaz a dû contribuer à faire avancer les discussions qui sont menées depuis 2006. En effet, après le lancement de l'initiative Desertec, l'Algérie avait développé sa propre vision et son propre programme.A la proposition de lancer des centrales électriques solaires au sud de la Méditerranée pour alimenter l'Europe en électricité d'origine solaire, l'Algérie avait proposé un partenariat qui tienne compte de ses intérêts, à savoir garantir l'ouverture du marché européen à cette électricité d'origine solaire et fabriquer le matériel localement en assurant le transfert de technologie. Surtout que, selon les experts, «l'Algérie présente des conditions exceptionnelles pour la production de l'électricité solaire et la moyenne annuelle d'ensoleillement la place comme un site de premier choix en Afrique du Nord». L'ouverture du marché européen garantirait les investissements énormes, que nécessitent ce projet et le transfert technologique avec le lancement d'industries locales génératrices d'emplois au sud de la Méditerranée qui aiderait une région marquée par la présence d'une importante population jeune touchée par le chômage. C'est en présence du commissaire européen chargé de l'énergie, Günther Oettinger, et du ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, que la société algérienne de l'électricité et du gaz, Sonelgaz, et l'initiative industrielle Dii (Desertec) avaient signé le 9 décembre 2011 à Bruxelles un accord qui considère que «le renforcement des échanges d'expertise technique, l'examen des voies et moyens pour l'accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l'international sont au cœur de ce partenariat stratégique». Selon le communiqué officiel, «les deux parties encourageront par leurs activités les coopérations industrielles en matière de recherche et développement dans les domaines de la fabrication, de l'installation et de l'exploitation des énergies renouvelables». Cet accord a été signé lors d'une rencontre sur le développement du partenariat dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique organisée à Bruxelles par l'Algérie en collaboration avec l'Union européenne. La réunion avait permis à l'Algérie de présenter le programme national de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. L'Algérie est l'un des principaux fournisseurs en gaz naturel de l'Europe avec la Russie et la Norvège. Plus de 97% de ses exportations de gaz naturel, en moyenne 60 milliards de mètres cubes par an sont destinés à l'Europe.