La grève des étudiants de l'ESC d'Alger coïncide avec le mouvement de protestation qui paralyse depuis plus d'un mois l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) et avec la grève entamée depuis quelques jours par les étudiants de l'Ecole normale supérieure de Kouba. Les étudiants de l'Ecole supérieure de commerce (ESC) ont entamé une grève illimitée. Hier, ils ont boycotté les cours. Les examens prévus pour le 9 février ont été reportés, nous indique-on au niveau de cet établissement. Les étudiants exigent la révision du statut de l'ESC pour leur permettre l'accès au master, «tout comme les étudiants des autres écoles», explique une étudiante interrogée à l'entrée de l'école : «Nous serons dans quelques mois titulaires d'une licence dite classique, qui n'a aucun atout de plus qu'un autre diplôme délivré par un autre institut de l'enseignement supérieur. Pourtant, l'accès à l'ESC est conditionné à des critères très sévères.» Les étudiants interrogés brandissent des revendications liées directement au système d'étude et d'évolution des étudiants. «Nous luttons pour avoir accès au master et au-delà, comme c'est le cas d'autres écoles ayant pratiquement le même statut. Avec une licence de l'ESC, nous avons peu de chances de postuler ailleurs pour le concours de magistère. Des camarades nous ont signalé que leurs demandes pour passer le concours de magistère ont été refusées par certains instituts de commerce relevant de l'université d'Alger et qui ne sont pourtant pas aux normes de l'ESC», explique un délégué des étudiants. Aussi, en l'absence d'un statut spécifique de grande école, les étudiants estiment que le label «école supérieure» n'est pas vraiment pris en compte ni dans la Fonction publique ni dans le monde de travail, encore moins pour prétendre à une équivalence des diplômes auprès des structures d'enseignement dans d'autres pays. «Nous constatons que nous sommes toujours au point de départ si l'on fait le bilan du mouvement de protestation mené l'année dernière. Nous réclamons à nouveau un statut de grande école de manière à permettre aux élèves d'avoir des avantages à la hauteur des critères de leur admission à l'ESC, fixé par une moyenne de 15 à 16/20 au baccalauréat.» D'autres futurs licenciés de cet établissement jugent «trop bas» le nombre de places ouvertes pour le niveau post-graduation. «Cela varie entre 6 et 9, je pense que cela n'a jamais atteint les dix», souligne un étudiant. La grève des étudiants de l'ESC d'Alger coïncide avec le mouvement de protestation qui paralyse depuis plus d'un mois l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) et avec la grève entamée depuis quelques jours par les étudiants de l'Ecole normale supérieure de Kouba. Les préoccupations exprimées l'an dernier et qui ont fait objet d'un vaste mouvement de protestation sont en train de refaire surface et les étudiants semblent déterminés à se faire entendre.