Les demandeurs de logement qui s'étaient rassemblés devant le siège de la daïra d'El Oued et avaient coupé la route pour protester contre le retard mis dans l'affichage de la liste des bénéficiaires des 265 logements, ont organisé, hier, un autre mouvement de protestation sur le même lieu. Mais cette fois-ci pour dénoncer la «hogra» et les «agissements» des services de police. Ils accusent deux agents de police d'avoir «usé de menaces et de coups» contre le manifestant, Sofiane Salmane, la trentaine, qui a été «intentionnellement» heurté par le véhicule de la police. C'est lui-même qui a déclaré avoir été brutalisé au siège de la police après son arrestation. Et d'ajouter que deux agents de la police en civil sont venus à son domicile, après la prière du vendredi, et l'ont engagé, avec des menaces, à retirer la plainte déposée contre «les policiers agresseurs». «Ils m'ont dit: Tu ne peux rien faire, alors fais attention», relate la victime, qui a bénéficié d'un certificat médical de 41jours, mentionnant la gravité des fractures, avec «tuméfaction». D'autre part, les manifestants ont déclaré qu'ils vont poursuivre leur mouvement de protestation non seulement pour le problème de logement, mais, et surtout, à cause des deux policiers qui ont brutalisé leur concitoyen. Il est utile de rappeler que de violents affrontements ont eu lieu, jeudi soir, entre les forces antiémeute et des dizaines de demandeurs de logements sociaux, qui ont fait sept blessés parmi les manifestants, dont un grièvement, à savoir Sofiane Salmane.