La conférence de presse animée hier par M. Benoui au siège du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), en présence de M. Selouani, a révélé que les dissensions internes n'ont pas été aplanies après le congrès du 21 juillet 2004. Pourtant, M. Selouani, président de la commission de gestion et de préparation du congrès, a déclaré, lors de cette conférence, que le souci de cette commission était de rassembler les parties en conflit. Etalant des invitations adressées aux concernés pour assister au congrès, Selouani a regretté le comportement de M. Boudjenah, qui était « accompagné de personnes étrangères au SNTE », le 21 juillet dernier. Une explication pédagogique pour tenter de justifier les affrontements qui ont eu lieu ce jour-là. Le congrès de « réconciliation », dont la légitimité a exigé l'accord de la tutelle, a été une mascarade syndicale. L'option adoptée par M. Benoui, via M. Selouani, semble montrer déjà ses limites. Les accusations continuent donc de tomber en rafales entre MM. Boudjenah et Benoui. Hier, ce dernier a défendu sa légitimité à la tête du SNTE en s'appuyant sur des documents en sa possession. La tradition au SNTE veut que chaque direction du moment possède ses déclarations, communiqués, invitations, retraits de confiance et même son huissier de justice. Les adhérents du SNTE, rencontrés lors de ce congrès aux alentours du siège, étaient incapables de savoir qui de M. Benoui ou de M. Boudjenah représente la véritable direction. M. Boudjenah, à peine une semaine après le congrès du week-end dernier, a indiqué qu'il se réfère aux résolutions du congrès extraordinaire du 25 juin 2003 qui a débouché sur la désignation d'un bureau national, dont la présidence lui a été confiée. S'agissant précisément de ce congrès, une correspondance du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, datée du 11 octobre 2003 et signée par le directeur des relations de travail, s'adresse à M. Benoui sans qu'elle lui confère le statut de président du SNTE. M. Boudjenah, accompagné du chargé de l'organique et membre du bureau national, M. Athamnia, a déclaré les résultats du congrès du 21 juillet 2004 « nuls et non avenus ». M. Athamnia a contesté, à ce propos, le chiffre avancé par les organisateurs du nombre de wilayas ayant participé au congrès. Il a cité, à titre d'exemple, le bureau de la wilaya de Annaba qui a quitté Alger le 20 juillet 2004 et qui n'aurait pas pris part aux travaux. « Qui a représenté Annaba ? », s'est-il demandé. La prolifération des cachets humides du SNTE, fabriqués en la circonstance par les protagonistes, a accentué davantage les divergences. Un véritable casse-tête.