Le premier congrès ordinaire bis, version Boudjenah, du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), s'est déroulé, hier, à la bibliothèque communale de Bordj El Kiffan, à Alger, sans heurts. Cela un mois après qu'une frange de ce syndicat, celle ayant des affinités avec M. Benoui, essaya d'organiser un congrès du SNTE mais voué à l'échec. Qualifié de « mascarade », ce congrès, organisé sous le patronage de M. Selouani, président de la commission de gestion et de préparation du congrès, a failli tourner au drame. Une bagarre générale, causant même des blessés, l'a entaché après que des syndicalistes venus de certaines wilayas aient été jugés persona non grata au congrès. Hier, craignant apparemment que pareils dérapages ne surviennent, les organisateurs du congrès ont dû faire appel aux agents de sécurité qui ont alors suivi de près le déroulement des travaux de ce congrès qui se veut être celui de l'unification des rangs du syndicat. Pas moins de 22 wilayas, dont 6 se trouvent être des wilayas qui auraient décidé de retirer leur confiance à M. Benoui, selon les organisateurs, ont participé au congrès. Cela dit, fort de sa légitimité qu'il puise en qualité de président de la SNTE lors du dernier congrès extraordinaire du 25 juin 2003, M. Boudjenah exhibait avec fierté une autorisation de la DRAG (direction de la réglementation et de l'administration générale) de la wilaya d'Alger légitimant de ce fait la tenue de son congrès. S'estimant plus « crédible », M. Boudjenah a qualifié le congrès tenu le 21 juillet par l'autre frange de « regroupement » qui n'était d'aucune légalité d'autant que ses organisateurs n'ont pas eu d'autorisation. Pis, révèle-t-il, « M. Benoui a puisé de sa famille pour tenir son congrès alors qu'on devrait faire appel normalement aux délégués de wilayas ». Ce qui ampute, à ses yeux, la validité à ce congrès. Pour un membre du syndicat, « ce qui importe Benoui, c'est de récupérer seulement un poste qu'il a perdu en 2003 ». Cela étant, le SNTE est doté depuis hier d'un nouveau statut. Ainsi, le poste de président du syndicat a été supprimé, il a été remplacé par un secrétaire national. Ce poste est revenu à M. Boudjenah qui a été élu par la majorité des congressistes. Les syndicalistes lui ont ainsi renouvelé confiance sachant qu'il a été déjà élu président de ce syndicat l'an dernier. A noter que les congressistes ont, par ailleurs, désigné un nouveau bureau national, composé cette fois-ci de 13 membres, au lieu de 15, comme c'était le cas auparavant. Le conseil national, composé auparavant de 71 membres, a été élargi à 75 membres. Les syndicalistes du SNTE comptent déjà, dès la rentrée sociale, soumettre à leur tutelle les revendications des travailleurs du secteur de l'éducation. Une plate-forme où sont consignées les plus importantes revendications a été initiée hier par les syndicalistes. Reste à savoir si le congrès version Boudjenah sera validé ou non par les autorités compétentes, notamment le ministère du Travail.