A Djelfa, la température a baissé ce week-end, passant en dessous de 0°c. Cette région steppique connaît habituellement ce qu'on qualifie ici de «grand froid» à cette période de l'année, mais cette saison est particulièrement rude. D'après des sources bien informées, un pont a été emporté par les flots et la route entre Ksar El Hiran et Sad Rahal, qui mène à Laghouat ,a été coupée. On dénombre aussi le décès de 6 personnes asphyxiées par le monoxyde de carbone à Djelfa-ville alors que 2 autres sont dans le coma. Le bidonville Ezeriaâ fait partie des régions les plus touchés par la vague de froid. Les enfants y grelottent ; leurs parents déshérités n'ont pas les moyens de leur acheter les vêtements nécessaires pour les protéger de ce froid. Certains souffrent de maladies chroniques telles que l'asthme, les allergies et le diabète, et autant dire que ce froid soudain aggrave leurs souffrances. Pour les uns, il s'agit d'une situation de crise qui doit dépasser le stade de l'émotion ou de l'action ponctuelle. Le provisoire appliqué à ces populations très démunies devient vite la norme pour elles. Sans s'en rendre compte, les autorités sont arrivées à élever les aides et les mesures provisoires au rang de droits essentiels, qui risquent de pallier les insuffisances des pouvoirs publics qui tendent à s'exonérer de leurs responsabilités essentielles sur le dos des actions de bienfaisance. Certaines voix se sont même élevées pour dire qu'Ezeriaâ peut semer les germes de la révolte populaire. … et une femme à Relizane A Relizane dans la commune de Djediouia, il a été procédé à l'évacuation vers l'hôpital de Oued Rhiou d'une femme décédée, asphyxiée par le monoxyde de carbone, alors qu'une autre, incommodée par le même gaz, a été secourue par les éléments de la Protection civile. Les sans-abri et autres SDF ont été, ces derniers jours, les plus touchés par la vague de froid. Les services de la Protection civile ont, ces dernières 24 heures, pris en charge, en collaboration avec le samu social, 43 sans-abri à travers 11 wilayas du pays. D'après un bilan rendu public par les la Protection civile, ces personnes ont été évacuées vers les centres d'accueil et les hôpitaux pour des soins ou vers les centres du Croissant-Rouge. D'après le même bilan, 10 ont été prises en charge à Alger, une à Souk Ahras, 2 à Bouira, 4 à Sidi Bel Abbès, 10 à Blida, une à Chlef, 3 à Tissemsilt et 10 à Saïda. Un bilan de la Protection civile fait ressortir que depuis début février, 102 sans-abri ont été pris en charge.