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Barbès Café ou l'histoire de Lucette et de Mouloud
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Publié dans El Watan le 07 - 02 - 2012

Un an après son succès, Barbès Café revient une seconde fois sur la scène du Cabaret sauvage. Chant, musique et théâtre, cette manifestation rend hommage à l'émigration et intervient un mois avant la célébration de la signature des accords d'Evian entre la France et l'Algérie.
Paris
De notre correspondant
Le cadre : une femme, une Française de souche qui répond au nom de Lucette debout derrière un bar. Accoudé au comptoir, un immigré kabyle, qui a pris les accents du nouveau Parisien, consomme un ballon de rouge.
Entre les deux, un débat s'installe. Il dure des années. Tout y passe : la guerre d'Algérie, les enfants et l'épouse laissés au «bled», la vie dans des foyers de fortune, le froid et la faim, les illusions amoureuses et la déchirante traversée qui a ouvert la porte à l'exil, avec son lot de stigmatisations, de racisme ordinaire et ses espoirs de jours meilleurs. Ce décor digne d'un film social est la deuxième édition de Barbès Café, une manifestation culturelle dédiée à l'émigration et à la musique produite par le Cabaret sauvage jusqu'au 24 février.
Un hommage aux ouvriers chanteurs et une belle occasion pour exhumer leurs trésors musicaux et montrer combien le chant et le talent ont aidé à supporter les affres de la guerre, de l'éloignement familial et de la solitude. Prenons le cas de Mouloud, ce jeune homme a été au centre des petites saynettes qui ont accompagné le spectacle. Il a laissé femme et enfants au village natal pour se mettre en ménage avec Lucette. De cette union naît un amour profond, mais interdit, car Mouloud est obligé d'avoir une double vie. Et quand Lucette l'interpelle pour lui dire que même s'il part, chaque année, un mois en vacances en Algérie, c'est avec elle qu'il passe le plus clair de son temps.
L'intéressé frissonne, mais acquiesce comme pour lui donner raison. Un clin d'œil aux milliers d'émigrés qui avaient le cœur ballotté entre deux femmes, la Française avec qui ils vivent, et l'Algérienne qui les attend désespérément de l'autre côté de la mer. Un dilemme tranchant comme un couteau résumé par la chanson de cheikh El Hasnaoui Intass Madyass (Dites-lui s'il va revenir) magistralement interprétée par la chanteuse Samira Brahmia et ses amis artistes.
Souvenirs des années bonheur
D'autres chansons ont marqué également l'histoire de l'émigration et de Barbès Café. A l'image de Slimane Azem Algérie mon beau pays, je t'aimerai jusqu'à la mort. Elle a plongé la salle dans une mélancolie déconcertante, tant les affres de l'exil demeurent encore visibles sur les Algériens de France et les anciens immigrés surnommés «chibanis».
Soudain, le décor change. Nous sommes en 1962. C'est la fin de la guerre. Et qui mieux que Hadj M'hamed Al Anka pour célébrer ce plus beau jour de l'Algérie avec Dieu merci, il ne reste plus de colonialisme dans notre pays. Les youyous fusent de la salle et la piste de danse est littéralement assaillie.
C'est la grande fête. S'ensuivent quelques années de douceur et d'insouciance, où l'on pouvait, comme le chantait cheikha Rimiti, aller cueillir des fleurs et des roses avec son bien-aimé à la montagne sans aucun souci. Mais ce sont également des années où la nostalgie de l'Algérie a brisé tant de cœurs.Juifs, Espagnols, Portugais, Français, Italiens, simples amoureux de cette terre gorgée d'eau et de soleil, tous se retrouvent dans la chanson de Lili Boniche J'aime Paris, mais pas comme Alger...Sur les grands écrans défilent les images d'Alger d'antan.
En réalité, Barbès Café est la somme de toutes ces histoires et ces vies. Le fil très visible noué entre l'émigration, d'un côté, la musique et la guerre d'Algérie, de l'autre. L'école d'une vie, bien qu'elle ait été douloureuse sentimentalement et dure sur le plan du labeur, avait son charme et son goût.
Par ailleurs, une rencontre littéraire a précédé le spectacle. Elle avait pour thème la littérature et le cinquantenaire de l'indépendance algérienne, avec comme invités deux écrivains, à savoir Akli Tadjer et Abdelkder Djemaï. Tous deux ont donné leur vision sur le rôle de l'écriture comme moyen de lutte pour l'indépendance, mais aussi pour établir un pont avec la société française et entre l'Algérie et la France. D'autres rencontres concernant le rôle des femmes dans la société ainsi que le printemps arabe auront lieu chaque mercredi de la semaine, et ce, jusqu'au 24 février prochain.


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