Le déficit touche les produits de base qui font défaut dans de nombreuses localités ; le lait, le pain et la semoule se font désirer. Le blocage des routes perturbe l'approvisionnement des nombreuses localités de la wilaya de Sétif en produits alimentaires et énergétiques. La pénurie se répercute sur les prix qui ont connu une flambée ces derniers jours. Le gasoil et le gaz butane, moyens de chauffage dans bon nombre d'agglomérations toujours pas raccordées au gaz naturel, font jaser des citoyens de Boussellem à bout de nerfs : «Ils nous demandent un peu de patience car les responsables n'ont pas pris les mesures au moment opportun. Ils ne peuvent mesurer notre désarroi sachant qu'ils sont au chaud. On ne réclame pas l'aumône mais du gaz butane et du gasoil car on risque de mourir de froid. Nos malades, nos enfants ont mal !» Le déficit touche les produits de base qui font défaut dans de nombreuses localités ; le lait, le pain et la semoule se font désirer. Comme souligné par le maire de Aïn Lagradj, la pomme de terre a été vendue à plus de 80 DA le kilo. Quand par hasard il est disponible, le sac de 25 kg de semoule est cédé à plus de 1400 DA. Comme un malheur n'arrive jamais seul, le débrayage des boulangers du chef-lieu de wilaya a accentué la déprime des consommateurs, qui éprouvent les pires difficultés pour obtenir une baguette ou un sachet de lait, un produit lui aussi touché par la perturbation. «Il ne faut pas se voiler la face, la municipalité de Sétif, qui fait dans le tapage, a laissé tomber les citoyens de certaines harat menaçant ruine. Les chemins de nombreux quartiers du chef-lieu de wilaya sont impraticables. On n'a rien fait pour atténuer les désagréments des citoyens, lâchés par leurs élus en pleine précampagne électorale, sachant que les législatives approchent», soulignent des citoyens qui se sont approchés de nos bureaux. Ne sachant à quel saint se vouer, des citoyens de Dehamcha, Serdj El Ghoul s'adressent en ultime recours aux maires de la localité, impuissants devant l'ampleur des besoins de leurs concitoyens. Les tracas du ravitaillement ne sont pas du goût des citoyens, qui s'interrogent : «Quoi qu'on dise, la prise en charge de cette catastrophe naturelle n'a pas été à la hauteur des espérances et des attentes des populations de ces localités livrées à elles-mêmes», nous dit Djaâfar de Babors, un village qui a souffert – à l'instar des localités des communes de Bouandas, Aït Tizi, Aït Nawal M'zada… – de l'isolement, du froid, du manque de vivres et de médicaments, de la non-prise en charge des malades chroniques, de la défaillance des moyens de communication tels que le téléphone et l'internet…