Des poulaillers se sont effondrés sous le poids de la neige. Conséquemment aux mauvaises conditions climatiques qui frappent de plein fouet le pays, le secteur agricole, totalement à l'arrêt, est celui qui est le plus durement touché. Les produits maraîchers ont déserté les épiceries. La collecte de lait cru est au point mort. Faute de moyens de stockage, certains éleveurs le proposent aux gérants des alimentations générales.Les grosses quantités de neige qui s'abattent depuis dix jours sur plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont été dramatiques pour bon nombre d'éleveurs bovins et aviculteurs. Des étables et des poulaillers mal construits se sont carrément effondrés sous le poids de la poudreuse. Un jeune d'Abizar, dans la commune de Timizart, a failli perdre la vie suite à l'effondrement de son étable. Il est actuellement hospitalisé au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Des informations identiques nous parviennent d'Aghribs, de Mizrana, d'Iflissen, mais aussi de Tifra (Tigzirt). En bref, tous les villages qui culminent à plus de 600 mètres d'altitude. Pour les propriétaires des étables, la solidarité villageoise a quelque peu atténué les pertes d'un certain nombre de têtes. En revanche, pour la volaille, le préjudice s'avère considérable. Des aviculteurs des villages Arvi et Ighil-Boussouel, dans la commune d'Iflissen, sont atterrés par ces scènes de ruines. Construits en feuilles de tôle et avec des tubes ronds en acier, ces «hangars» ont forcément fini par céder. Impuissants face à cette situation catastrophique, beaucoup d'éleveurs constatent les dégâts subis. Des milliers de poulets perdus, des créances qu'il faut bien honorer et des installations difficiles à remettre sur pied.En l'absence de la culture des assurances chez la plupart des exploitants, ces derniers savent qu'ils ne seront indemnisés par aucun organisme. La filière vit sa pire crise. La rareté de la bonbonne de gaz a davantage compliqué une situation déjà alarmante. Un aviculteur indique qu'il se démène comme un fou pour se procurer du gaz butane. S'il n'y arrive pas, l'écimage de sa série de volaille est quasiment inéluctable. Hagard, il lance : «Comme se procurer du gaz à usage domestique relève déjà du miracle, alors là, les destiner aux poulaillers…Mais je n'ai pas le choix.» Avec la persistance de cette tempête de froid, les éleveurs vivent dans la hantise de perdre des investissements lourds à récupérer par la suite.