A propos de la vague de froid qui frappe le pays depuis une dizaine de jours, Boualem Khelif, chef prévisionniste à l'Office national de la météorologie (ONM), explique la nécessité de redonner au bulletin météo toute l'importante qu'il mérite. - Quelles sont les prévisions météorologiques pour la semaine en cours ? L'Algérie est toujours sous l'influence du climat polaire qui se caractérise par la vague d'intempéries qui sévit depuis une dizaine de jours : basses températures, pluie et neige sur les reliefs du Nord. Le centre et l'est du pays sont beaucoup plus exposés à ce climat. Il est possible que des éclaircies se manifestent. En fait, nous sommes en train de recevoir une succession de perturbations provenant d'Europe. La neige va donc continuer à tomber sur les reliefs, mais son intensité sera moindre que la semaine dernière. Le plus dur est donc déjà passé. - Pourquoi les prévisions ne sont-elles données que pour une période de 48 heures ? C'est ce qui est faisable techniquement. Il faut savoir qu'il y a plusieurs types de prévisions : à court, moyen et long termes. L'ONM travaille selon les normes internationales ; les prévisions sont données selon les techniques utilisées mondialement. L'ONM diffuse des BMS dès que le seuil d'alerte est franchi. Il y a des seuils de température, de froid, de pluie et de neige. Ces seuils sont définis selon des critères et des standards précis (saison, région...). Les prévisions sont données sur une période de 48 heures en cas d'alerte : baisse ou hausse des températures, chutes de pluie ou de neige en quantités dépassant le seuil. L'alerte est donnée systématiquement par un BMS diffusé par l'ONM. Les prévisions à long terme entrent dans le cadre des prestations fournies par l'ONM, mais les prévisions les plus fiables sont celles données à court et à moyen termes. Le BMS a pour objectif d'alerter sur un phénomène météorologie ; c'est aux autorités concernées et aux populations de prendre les précautions nécessaires pour éviter de s'exposer aux conditions difficiles. - La vague de froid exceptionnelle qui frappe le pays risque-t-elle de se répéter ? Risque-t-on de connaître d'autres conditions climatiques extrêmes au printemps ou en été ? C'est aux climatologues de répondre à la question, si la région est touchée par le changement climatique ou pas. Ces spécialistes peuvent expliquer les répercussions sur la région. Les prévisions de l'ONM indiquent que le caractère très froid de ces intempéries est dû au système de circulation atmosphérique différent de ceux connus d'habitude dans la région. Les BMS diffusés indiquent des situations extrêmes auxquelles il faut se préparer. D'importantes chutes de neige ont été signalées dans les wilayas du centre et de l'est du pays, et actuellement à l'Ouest. A notre avis, il faut prendre au sérieux les BMS. L'Etat a énormément investi dans le domaine de la météorologie. Il est nécessaire donc d'apprendre à réagir en apprenant qu'un BMS est diffusé. Les autorités et les populations doivent se préparer selon les degrés d'alerte donnée. Il faut aussi réhabiliter le rôle du météorologue et prendre en compte les prévisions dans la vie quotidienne.
- Ce climat polaire persistera-il encore longtemps ? Comme je l'ai déjà dit, le plus dur est passé. La vague de froid persistera encore une semaine. Des éclaircies caractériseront également le temps. L'amélioration se fera progressivement. A partir du 18 février, un changement du système de circulation atmosphérique va commencer. Il sera caractérisé par une haute pression, ce qui se traduira par la tendance à la hausse des températures et des journées ensoleillées.