L'impuissance des pouvoirs publics à prendre en charge les populations lors de ces dernières intempéries ne fait que se confirmer. Après avoir passé plusieurs jours enclavés dans leurs communes par d'énormes quantités de neige sur les routes, les citoyens font face de nouveau à un tout autre problème : la pénurie de gaz butane. A Bouira, la rareté de la bonbonne de gaz fait courir tout le monde. Les autorités locales, qui ne peuvent pas déblayer les routes faute de moyens, sont dans l'incapacité d'assurer un approvisionnement régulier en gaz butane aux populations des régions de montagne, là où le réseau de gaz de ville n'est pas encore arrivé. Se sentant abandonnés, les citoyens prennent d'assaut les stations-service. Depuis les premières heures de la matinée d'hier, des files interminables attendent l'arrivée du gaz. C'est le même scénario dans plusieurs stations-service. La forte demande sur le produit a fait que les deux centres d'enfûtage que compte la wilaya de Bouira, à Oued El Berdi et Chorfa, ne peuvent pas satisfaire la demande. Le nombre de bonbonnes distribuées quotidiennement est largement inférieur aux besoins exprimés. Pour remettre de l'ordre dans le dispositif de distribution du gaz butane, une commission ad hoc a été installée hier au niveau du centre d'enfûtage de Sidi Khaled, dans la commune de Oued El Berdi, indique-t-on. Cette commission sera chargée de veiller au bon déroulement de l'opération de distribution de gaz butane destiné à approvisionner les communes de la wilaya qui sont dans le besoin. La situation ne semble près de s'améliorer de sitôt. L'annonce du dernier BMS, que des chutes de neige sont attendues dans la région à partir de 200 m d'altitude, n'a fait que semer la panique. Afin de ne pas revivre une semaine de calvaire, les gens s'approvisionnent en produits alimentaires. Le citoyen, qui a souffert du froid durant plus d'une semaine, en plus des pénuries de gaz butane et de lait en sachet, est encore confronté à la hausse des prix des fruits et légumes. Au lendemain des intempéries, les prix se sont enflammés, ce qui risque d'attiser la colère des populations qui sont déjà à bout de patience.