Quatre syndicats autonomes, issus de plusieurs secteurs de la Fonction publique, dénoncent «l'ouverture de façade» prônée par les pouvoirs publics en accordant des agréments à plusieurs nouveaux partis politiques «juste pour donner de la légitimité aux prochaines échéances électorales». Le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPE), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national autonome de nettoiement et d'assainissement (Snatna) ainsi que le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) ont, dans une déclaration commune, dénoncé la politique du «deux poids, deux mesures», dans le traitement du dossier de l'ouverture et du dialogue «initié dans le cadre des réformes tant vantées par le chef de l'Etat, mais qui ne sont pas traduites sur le terrain», argumente Iddir Achour, secrétaire général du CLA. «Nous considérons qu'à la veille du rendez-vous crucial que constituent les élections législatives, pour un Etat de droit, les libertés syndicales ne sont toujours pas respectées dans notre pays», déclarent les représentants de ces quatre syndicats à l'issue d'une réunion tenue à Alger. Les représentants syndicaux pointent du doigt la violation «claire» de la Constitution avec la non-application de la loi 90-14 qui stipule qu'au bout de 30 jours, s'il n'y a pas d'irrégularités dans les dossiers déposés, le syndicat a son récépissé d'enregistrement, ce qui est loin de la pratique du ministère du Travail qui maintient plusieurs syndicats autonomes sans cachet légal. Selon M. Achour, le souci des pouvoirs publics est de «réussir coûte que coûte le rendez-vous électoral et non d'offrir aux Algériens des tribunes d'expression». «Sur quelle base a-t-on décidé de délivrer des agréments à des formations politiques, alors que des formations syndicales, attendant leur récépissé d'agrément, sont ignorées sans aucune explication ?», s'interrogent les syndicalistes. Les quatre syndicats estiment que notre pays se met ainsi hors la loi, «alors que l'Algérie est signataire de Conventions internationales. De même que nous dénonçons l'absence de politique réelle de négociations, même quand le syndicat est considéré comme partenaire social», peut-on lire dans la déclaration commune. Face à ce que les syndicats qualifient de «mépris», une série d'actions de protestation est prévue pour la première semaine du mois de mars. Un rassemblement, dont la date sera fixée dans les prochains jours, est au programme. Une grève est également envisagée pour la troisième semaine du mois de mars, apprend-on auprès des syndicats qui rendront public, dans les prochains jours, le calendrier de ces actions de protestation. Selon le représentant du Conseil des lycées d'Algérie, «dans le cas où nos formations respectives n'obtiennent pas leur récépissé d'enregistrement, les syndicats en attente d'agrément ont décidé de mener des actions de protestation dès le démarrage de la campagne électorale».