Le gaz butane est toujours introuvable dans les dépôts de Naftal. En l'absence du gaz butane qui se fait de plus en plus rare dans les dépôts de Naftal, notamment au niveau des communes rurales, les habitants continuent de se rabattre sur le bois. C'est l'unique moyen de chauffage et de cuisine dans les localités perchées sur les montagnes, à l'instar d'Ath Laâziz et Taghzout, au nord de la wilaya, de Guerrouma, Malla et Zbarbar, à l'ouest, localités connues pour la rudesse de leur climat. Dans les villages de la commune d'Ath Laâziz, culminant à plus de 900 mètres d'altitude, la population vit le calvaire à cause du manque de moyens de chauffage. Se procurer une bouteille de gaz relève de l'impossible, selon des villageois. La situation est sérieusement inquiétante. Hier, à notre passage à Chekouh et à Malla, hameaux relevant de la même municipalité, des villageois n'ont pas caché leur désarroi. «Nous nous sommes habitués à ces situation difficiles durant la période hivernale. Le gaz butane se fait rare au niveau de l'unique dépôt du village, alors que les habitants en quête de bonbonnes de gaz auprès de points de vente de Naftal revenaient bredouilles à chaque fois», constate-t-on. A Chekouh, un hameau peuplé de plus de 1000 habitants, la population est désormais obligée de se rabattre sur le bois, ultime recours. Les enfants, mobilisés par leurs parents, se chargent de cette corvée à travers des champs pour ramasser le bois, en s'aidant en cela de bêtes de somme. «La neige a causé d'énormes dégâts dans nos oliveraies», dira Tahar, un sexagénaire. Comme lui, les villageois redoutent l'arrivée d'une autre tempête de neige. Ces derniers se sont donc mobilisés pour faire face, en se rendant, accompagnés de leurs enfants, à Timardjatine, une étendue d'oliviers où la neige a cassé quasiment toutes les branches d'arbres fragiles. «C'est l'unique endroit où on pourrait s'approvisionner en bois», reconnait un villageois, indiquant que depuis le début des intempéries, qui ont isolé les 34 villages de la commune, les habitants continuent de sillonner, chaque jour, les champs pour s'approvisionner en bois de chauffage. Au village, tout le monde se chauffe et prépare les repas familiaux au feu de bois, en raison de la pénurie du gaz butane. Hadjila, une sexagénaire grand-mère, dira : «Ce n'est pas nouveau pour moi ; je suis habituée en l'absence de gaz butane. Dans le passé, je cuisinais les repas de mes enfants au feu de bois, et y compris la préparation du café matinal». Son fils Ahmed dira avec amertume : «Cela fait plus de 5 jours que nous sommes sans gaz butane. J'ai été obligé de rater les cours aujourd'hui pour aller chercher du bois dans les champs». Les villageois de la commune d'Ath Laâziz, non encore raccordés au réseau du gaz naturel, continuent de subir les affres du froid. Ils attendent impatiemment que leur localité soit alimentée en cette énergie, à l'instar de tous les villages des zones rurales, tels que Guerrouma, Malla, Z'barbar, et les bourgades du sud de la wilaya, où les familles vivent un véritable calvaire. Selon les déclarations des responsables de l'énergie et des mines de la wilaya de Bouira, l'étude concernant le raccordement de la région d'Ath Laâziz, située à 10 km au nord du chef-lieu de wilaya, sera entamée au courant de cette année.