Les praticiens spécialistes de santé publique reviennent à la charge. Après quatre mois d'attente vaine, leur patience a atteint ses limites. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) relance la grève de trois jours à partir du 4 mars. «Le ministère de la Santé ne répond que lorsque nous déposons un préavis de grève. Il a été saisi. Mais c'est le silence total depuis deux mois», déplore le docteur Yousfi, président du syndicat. La décision de grève intervient suite à l'évaluation de l'accord conclu entre le syndicat et le ministère de la Santé le 26 octobre 2011. Ainsi, les rapports des assemblées générales régionales sont, dans leur ensemble, négatifs. «Rien n'a été concrétisé», évalue le président du syndicat. Lors du conseil national du syndicat, qui s'est tenu les 16 et 17 février, il a été décidé d'une grève de trois jours avant de passer à une grève illimitée à partir du 19 mars en cas où il n'y aurait pas de réponse favorable à leurs doléances, qui se résument essentiellement en sept points. Les médecins, qui ont beaucoup attendu, exigent l'amendement du statut particulier comme cela été le cas dans d'autres secteurs, notamment l'éducation nationale. Le SNPSSP réitère son appel à la suppression de la discrimination en matière d'imposition entre les praticiens spécialistes de santé publique et spécialistes hospitalo-universitaires. Cette «discrimination» se traduit notamment par le calcul de l'IRG, qui est à 10% pour les spécialistes hospitalo-universitaires, tandis que pour les spécialistes de santé publique, il est à 35%. Les revendications des praticiens spécialistes de santé publique portent également sur la révision du régime indemnitaire. De l'avis du docteur Yousfi, ce dernier est différent par rapport aux autres fonctionnaires de la Fonction publique, notamment ceux de l'enseignement supérieur. Pour le service civil qui a fait couler beaucoup d'encre, le SNPSSP propose des mesures incitatives au lieu de l'imposer uniquement aux médecins. Ce syndicat exige également la promulgation dans le Journal officiel de l'arrêté interministériel portant sur l'organisation du passage de grade de praticien assistant à celui de praticien principal. L'application de la réglementation en matière de cadre sanitaire ainsi que l'octroi de quotas de logements de fonction ont été soulevés aussi avec insistance.