Le commerce informel s'est développé et a prospéré au cœur de la ville de Sidi Bel Abbès de telle sorte qu'il est aujourd'hui quasi impossible de l'éradiquer, encore moins de freiner son expansion. L'ultimatum lancé par les pouvoirs publics en 2011, afin de «libérer» les artères squattées par les vendeurs à la sauvette, n'aura finalement servi à rien. En effet, l'opération de résorption du marché informel, annoncée en grande pompe par le wali et qui devait mettre fin à l'anarchie constatée au niveau de la Coupole, de la rue Sekkal Chaïb, du lieudit «Triq l'article» et de la rue Larbi Tebessi, n'a pas eu lieu. Tout comme le recasement des marchands ambulants de la Coupole, la réhabilitation des marchés de proximité et l'achèvement du centre commercial d'El Hofra, au vieux quartier Emir-Abdelkader, d'une capacité d'accueil de 300 marchands. Au niveau de la rue Sekkal Chaib, ce sont les marchands de fruits et légumes qui tiennent le haut du pavé. Au milieu de ce grand bazar, on a du mal à se frayer un chemin alors qu'en certains endroits la circulation automobile n'est plus permise. Etals et charrettes à bras ne se comptent plus également au niveau de la rue Sénégal, submergée de produits en tous genres. Des effets vestimentaires à la vaisselle, aux détergents jusqu'aux flacons de parfum et d'aérosol, tout est à vendre. Aux alentours de la Coupole, où il n'existe pas un seul mètre carré qui ne soit squatté, les marchands de friperie évoluent pratiquement en terrain conquis, eux qui attendent d'être recasés, depuis plusieurs mois, au niveau du marché d'El Hofra. Selon les services de la direction du commerce, plus de 600 commerçants informels avaient été recensés en 2011, rien qu'au niveau de la Coupole. Face à l'ampleur prise par l'informel, de nombreux commerçants activant légalement et s'acquittant de leurs impôts ont du fermé boutique. Ils sont des dizaines à avoir vu chuter leur chiffre d'affaires du fait justement de l'informel qui s'est installé dans la durée. Pour nombre d'entre eux, le recasement des commerçants informels s'avère urgent, faute de quoi la plupart des commerces seront condamnés à la faillite.