Les hémopathies malignes sont en nette augmentation en Algérie. Il s'agit de l'ensemble des pathologies, dites cancers du sang, qui touchent les globules rouges, les plaquettes, la moelle osseuse, les ganglions, la rate… mais aussi affectent gravement les facteurs de coagulation du sang et autres métabolismes du corps humain. Cela a été avancé samedi dernier lors d'une journée scientifique sur les hémopathies malignes, organisée à Blida par l'association «El Badr» de lutte contre le cancer et le service d'hématologie du CAC de Blida. Les statistiques communiquées par le professeur Doudja Hammouda de l'INSP d'Alger révèlent qu'entre 2001 et 2009, l'incidence moyenne des hémopathies malignes a atteint 10,2 nouveaux cas par an pour 100 000 hommes et 7 7 nouveaux cas pour 100 000 femmes. Selon le professeur Abad du service hématologie du centre anticancer de Blida, les hémopathies malignes ne représentent que la partie visible de l'iceberg. «C'est quelque chose qui tourne quand même autour de 18 000 consultations par an rien qu'au niveau du CAC de Blida», avance-t-il. Il est à noter qu'en dehors des hémopathies malignes qui provoquent le cancer du sang, les autres hémopathies dites bénignes causent aussi des maladies moins graves telles que l'anémie, l'hypertension artérielle… «Il est urgent qu'au niveau national, d'autres services d'hématologie équipés de plateaux techniques, répondant aux normes internationales, voient le jour», alerte ainsi le professeur Abbad. Dans le sillage de son intervention, le communicant a insisté sur le fait que le problème du manque de structures d'accueil et de la couverture médicale a été posé il y a six ou sept ans, mais «deux ministres sont passés sans que les engagements pris aient été respectés », rappelle-t-il, en posant la question : «Où sont les promesses des deux derniers ministres de la Santé ?» Les hématologues, surtout ceux installés dans les wilayas de l'intérieur du pays, exercent leur métier dans des conditions très difficiles. «Je suis médecin hématologue exerçant à Djelfa depuis presque deux ans et cela sans plateau technique adéquat. Les médicaments pour les besoins de la chimiothérapie font cruellement défaut. D'ailleurs, je suis le seul hématologue dans une wilaya qui compte plus d'un million d'habitants», explique-t-elle. Le professeur Doudja Hammouda de l'INSP d'Alger a plaidé dans son intervention pour la création d'un registre national sur les hémopathies malignes.