Photo : Riad Par Amel Bouakba L'avènement de nouvelles thérapies ciblées permet aujourd'hui de redonner l'espoir à des patients souffrant de leucémies lymphoïdes et améliorer leur qualité de vie. C'est en substance ce qu'a déclaré le professeur Reda Bouabdallah, chef de service d'hématologie, à l'institut Paoli Calmettes de lutte contre le cancer de Marseille. Il a intervenu, lors du symposium Roche, à l'occasion du VIème congrès maghrébin d'hématologie tenu mardi dernier à l'hôtel Mazafran Zéralda. Evoquant l'usage des thérapies ciblées dans le traitement des leucémies lymphoïdes chroniques, ce spécialiste indique qu'il s'agit de la leucémie la plus fréquente dans les pays occidentaux. En France, par exemple, 3 200 à 3 400 nouveaux cas sont enregistrés chaque année», dira-t-il, estimant dans ce sens que «les produits chimiques et à radiation sont les premiers incriminés. Il existe aussi des formes familiales», ajoutera le professeur Bouabdallah, précisant que «la maladie touche généralement les personnes âgées de 60 à 64 ans et plus l'homme que la femme. «Toutefois, souligne-t-il, depuis que les bilans biologiques sont plus fréquents, on s'aperçoit que 30% des malades ont moins de 60 ans.» C'est une maladie qui atteint essentiellement l'adulte (on l'a trouvée exceptionnellement chez l'enfant). Concernant le traitement, ce spécialiste met en exergue l'importante évolution enregistrée dans le domaine ces dernières années. «Ainsi, dit-il, après une première génération de traitement symptomatique, il existe aujourd'hui ce qu'on appelle les thérapies ciblées, considérées comme une véritable révolution thérapeutique, dont le Rituximab [Mabthera]. Ce dernier est un anticorps monoclonal contre l'antigène CD20. Il est actif contre les cellules malignes présentant l'antigène CD20, c'est-à-dire dans les lymphomes folliculaires au stade 3 et 4 et des lymphomes non hodgkiniens agressifs à grandes cellules B [CD20 positif]. Il faut savoir que ces thérapies ciblées ne détruisent pas les cellules saines (elles ne sélectionnent que les cellules malades pour les détruire), mais, en plus, permet d'éradiquer temporairement ou partiellement la maladie, ce qui s'apparente à une guérison.» Dans ce sens, le Rituximab, produit novateur de Roche, administrée en association avec la chimiothérapie permet d'améliorer sensiblement la qualité de vie du malade. C'est aussi un médicament qui est bien toléré par les patients. De nombreuses études ont d'ailleurs démontré l'efficacité de ce traitement, comme l'étude CLL 8, rapportée au Congrès de San Francisco en décembre 2008. «Ainsi, le Rituximab, associé à une chimiothérapie classique, assure une meilleure réponse et pour une plus longue durée», a révélé l'étude en question. L'étude Reach, quant à elle, a démontré que ce médicament permet d'avoir un meilleur résultat chez le patient qui rechute. Pour rappel, les lymphomes non hodgkiniens sont des cancers du système lymphatique et sont uniquement traités par les hématologues, à l'exception de certains cas qui sont traités par les oncologues car ils sont extra ganglionnaires. «Détecté précocement, le lymphome peut être soigné à hauteur de 60%», estiment les spécialistes. Statistiquement parlant, on compte 770 nouveaux cas par an et ce, selon les chiffres communiqués par le comité algérien d'études du lymphome (GAEL). Par ailleurs, les premiers signes d'un Lymphome peuvent être confondus avec ceux de maladies bénignes : fièvre (particulièrement la nuit), état grippal, apparition de ganglions (cou, aisselles, aine, clavicule), perte de poids inexpliquée, inanition, fatigue, essoufflement, céphalées… Ces symptômes peuvent cependant être passagers et liés à une autre maladie bénigne. Toutefois, quand ils persistent, ils peuvent signifier l'existence d'une maladie maligne comme le lymphome. Dans ce cadre, le dépistage se fait au niveau des médecins généralistes, ORL, internistes… La leucémie lymphoïde chronique est une hémopathie lymphoïde chronique causée par l'accumulation dans le sang et dans la moelle de petits lymphocytes matures d'origine monoclonale (un seul noyau) et de phénotype particulier (différent de celui qui caractérise les cellules normales). Il est important de souligner enfin que les organisateurs du VIème Congrès maghrébin d'hématologie, la Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine, n'ont pas apprécié la présence de la presse, venue couvrir l'événement, puisque les journalistes ont été quasiment chassés de l'hôtel. Les organisateurs leur ont simplement signifié qu'ils étaient indésirables.