Deux affaires liées aux délits de presse ont été plaidées, hier, au tribunal correctionnel d'Alger. La première oppose le président-directeur général d'El Khabar, Ali Djerri, et un journaliste du même organe à Mohamed Lekhlaf, commerçant ayant bénéficié d'un crédit bancaire auprès de la banque nationale d'Algérie (BNA). L'article, qui remonte au mois d'août 2002, évoque un certain nombre de crédits octroyés par cette banque publique à des commerçants et des entrepreneurs. En trouvant son nom cité dans l'article, le plaignant s'est estimé diffamé. Mais il n'a déposé plainte qu'une année et demie plus tard. Soit en octobre 2003. La défense a relevé cette anomalie. Le plaignant a tenté d'expliquer au juge ce qui l'a poussé à attendre tout ce temps-là pour porter plainte. Sans convaincre. Aussi, le PDG d'El Khabar, appelé à la barre, a expliqué que l'article a été fait sur la base de documents tout en rapportant également les propos du président de la Confédération des cadres des finances et de la comptabilité (CCFC) de l'époque, tenus lors d'une conférence de presse. La défense trouve que le contenu de l'article n'est ni attentatoire ni diffamatoire. « Il ne touche pas du tout à la dignité de M. Lekhlef », souligne, dans sa plaidoirie, Me Bourayou, avocat de la défense. Il a ainsi plaidé l'innocence de ses mandants. Le parquet, quant à lui, a requis six mois de prison ferme contre le journaliste et son directeur en plus d'une amende de 50 000 DA chacun. Le procès a été mis en délibéré jusqu'au 1er mars. La deuxième affaire oppose toujours le même journaliste d'El Khabar et son directeur à Kemoune Nacer de la section syndicale Sonelgaz de Gué de Constantine (Alger), affiliée à l'UGTA. Il est reproché au journaliste d'avoir précisé dans son article que certains membres de cette section syndicale étaient syndiqués au sein du SIT dissous (syndicat islamique des travailleurs). La défense a fait valoir l'argument selon lequel le SIT a été pendant des années une réalité sociale, reconnue par la plupart des Algériens. « Pourquoi donc se sent-on aujourd'hui diffamé par le fait, uniquement, d'avoir rappelé que telle ou telle personne avait milité au sein de cette ancienne organisation syndicale ? », se demande l'avocat de la défense. L'affaire a été mise en délibéré au 1er mars. Une autre affaire a été renvoyée au même jour. Il s'agit du procès opposant l'ancien directeur de Liberté et une journaliste du même titre au directeur général de la société nationale du transport ferroviaire (SNTF).