Le wali a usé d'un ton direct pour « lessiver » les élus locaux et les responsables des structures sectorielles : « Où étaient les élus d'Ouled Rahmoune pour prévenir la révolte des habitants de la localité d'El Gourzi qui ont bloqué la route nationale pour revendiquer de la lumière et du travail ? » « Où étaient les responsables de Sonelgaz pour restaurer le poste de transformateur, dont les pannes récurrentes remontent à plusieurs années ? », s'est-il interrogé, en guise d'ouverture de ce conclave qui a duré plus de 5 heures. Et au wali de s'interroger ensuite sur sa « dissertation autour du développement dans une commune (allusion à El Khroub) qui n'a inscrit aucun projet dans le PCD pour 2006 ? », relèvera-t-il en regrettant « de faire le travail de sensibilisation à la place des maires qui excellent par leur absence aux côtés des citoyens et de leurs préoccupations légitimes ». Ces dernières se résument à l'eau, à l'électricité, au transport, au chauffage des écoles, à la restauration des routes, à la distribution équitable des logements sociaux urbains et ruraux, et surtout à une meilleure prise en charge de la communication. A ce sujet, le wali insistera pour que « les doléances des citoyens aient des réponses écrites et remises aux intéressés, à défaut de solutions immédiates », comme il a annoncé sa disponibilité à faciliter la réalisation de tout projet dûment ficelé avec une instantanéité pour ceux relatifs à la culture, notamment les bibliothèques. En revanche, « toute anomalie procédurière dans l'élaboration des fiches techniques des chantiers ne sera ni admise ni tolérée », conclura le premier magistrat de la wilaya, animé de bonnes intentions qui relèvent de l'ordre moral. Les intervenants ont présenté les axes de leurs secteurs respectifs. Ainsi, l'on apprend que l'alimentation en eau à partir du barrage de Beni Haroun touchera Oued Athmania, Aïn Smara, la nouvelle ville Ali Mendjeli, El Khroub et le chef-lieu de la wilaya Constantine. A cet effet, un important lot d'ouvrages (château d'eau) sera achevé vers la fin de cette année. Il alimentera toute la population de la wilaya et permettra un stockage de ce précieux liquide équivalent à deux journées en cas de défaillance technique. Six retenues collinaires seront réalisées par l'Etat pour l'usage de l'agriculture « mais, relèvera le responsable de ce secteur, les travaux d'entretien seront à la charge des fellahs EAC/EAI dont ils refusent l'exécution en raison de la sous-location des terres agricoles à des personnes étrangères à la wilaya qui en tirent profit sans investir dans la conservation desdites retenues ». Les services agricoles de la wilaya sont mis à l'index. Le wali reprochera à ces derniers leurs réactions, lorsqu'il s'agit de la récupération d'une assiette de terrain pour la résorption de l'habitat précaire, alors qu'ils ont observé un mutisme lors de la construction de ces mêmes bidonvilles ainsi que des détournements de la vocation des terres agricoles à des fins d'érection de villas. Allusion au bidonville Chélia érigé sur les terres de la défunte exploitation agricole Aïssani Amar, dont les habitants n'ont cessé de porter leurs misérables conditions d'habitat auprès des autorités locales. Le DDS, quant à lui, notera en outre le déficit en médecins spécialistes, la vétusté des locaux et des équipements, le manque des moyens pour le parc roulant, les difficultés rencontrées dans la prévention ( 220 morsures d'animaux) et la vaccination onéreuse ( taux : 96% ; coût d'un seul vaccin : 3000 DA) et des problèmes d'organisation et de discipline, dont il préconise une rigueur dans les sanctions où il avance déjà le chiffre de 172 punitions ! Paradoxalement, la plus courte communication est venue du directeur de l'administration locale (DAL) qui s'est contenté de dire que son département fonctionne à merveille, alors que des limogeages ont été prononcés dans les services techniques du chef-lieu de la wilaya et de la deuxième ville après Constantine. Cependant des supputations sont émises, çà et là, à la suite de la destitution du directeur technique. Le moment de passer à « la vitesse supérieure » n'est-il pas arrivé à maturité où le wali semble jouir d'une sympathie après avoir engagé certaines actions courageuses.