Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a animé ce samedi un meeting populaire à la salle de cinéma du 20 Août 1956 à Akbou (Béjaïa) au cours duquel il n'a pas manqué de sensibiliser ses militants et sympathisants en perspective des échéances électorales prochaines. L'orateur a axé son intervention sur la situation socioéconomique exécrable que traverse le pays depuis l'indépendance et l'impérieuse nécessité de mettre un terme à l'ordre établi. «Le peuple doit se soulever pour réclamer le changement et barrer la route à tous ceux qui ont brisé les espoirs du peuple algérien», clamera-t-il en substance, tout en précisant que «le peuple doit sortir dans la rue pour faire la révolution comme en décembre 1961. Il doit dire son mot et crier son refus envers tous ceux en qui il ne se reconnaît pas». Et de marteler : «50 ans barakat !» L'assistanat imposé aux Algériens exaspère le conférencier qui fustigera avec véhémence les tenants du pouvoir en général et les moudjahidine en particulier «pour avoir trahi le serment» fait aux martyrs de la Révolution, et ce, en cautionnant la médiocrité en contrepartie d'avantages matériels. Pour illustrer la conséquence de son discours avec ses convictions personnelles, le président du FNA fera remarquer à l'assistance nombreuse qu'il a exhorté les députés de son parti à démissionner de l'APN en guise de protestation contre la politique prônée par le gouvernement. En vain. «Ils ne m'ont pas obéi», confie-t-il en ironisant sur leur rémunération «hallucinante». S'agissant des élections législatives du 10 mai prochain, M. Touati affirme que «les menaces verbales proférées par le président de la République à l'encontre des fraudeurs ne sont pas suffisantes. Il faut mettre en place des mécanismes juridiques pour en finir avec la fraude électorale». L'instauration d'un Etat de droit passe, selon lui, par «un vote-sanction contre ceux qui ont failli à leur mission, condition sine qua non pour inverser les rôles : le gouvernement doit être au service du peuple et non le contraire».