Le Mouvement pour la société et la paix (MSP), présidé par Bouguerra Soltani, juge important et nécessaire de contracter des alliances avec d'autres partis politiques, qu'ils soient de courant islamistes ou d'autres obédiences. Abderrazak Mokri, membre influent de ce parti, estime que le recours à des alliances est une culture chez le MSP et un aspect de sa philosophie adoptée depuis l'ère du défunt Nahnah. Pourtant, dans un passé récent, le MSP s'est détaché difficilement d'une alliance (avec le RND et le FLN) qui devenait pour lui encombrante. Le MSP a refusé de s'asseoir autour d'une table avec des alliés dont l'«hypocrisie» est, selon lui, le maître-mot. Les dirigeants du MSP avouent que l'alliance avec El Islah et Ennahda, en cette période de transition démocratique caractérisée par la naissance de nouveau partis politiques, est plus que nécessaire, car elle leur permettra de se maintenir sur la scène politique et de saisir les opportunités qui se présenteront lors des prochaines joutes électorales. Pour le parti de Bouguerra Soltani, les précédentes alliances ont été formées au motif de la réconciliation nationale, mais les nouvelles doivent obéir à l'objectif de concrétisation des réformes. «Les partis politiques d'obédience islamiste connaissent, en ce moment, un effritement. Cette situation a toujours empêché le courant islamo-nationaliste d'avoir un ancrage dans la société et d'être une première force. A mon avis, il est temps de remédier à cette situation», estime encore Abderrazak Mokri. La priorité, pour l'heure, expliquent les dirigeants de ce parti, est de constituer un bloc pour la mise en œuvre d'un programme commun aux trois partis politiques. Une démarche qui commence par la confection de listes communes pour les prochaines législatives. Le MSP, précise notre interlocuteur, s'attelle actuellement à définir la liste électorale et la carte géographique politique de l'Alliance islamique et organisera, au courant de cette semaine, une cérémonie pour présenter les détails du programme et du document d'Alliance qui seront officiellement signés à cette occasion. La nouvelle Alliance islamique est basée, selon le patron du MSP, sur «des programmes, des orientations et des projets» et véhicule une vision prospective ; elle est loin d'être une alliance conjoncturelle qui disparaîtra à la fin du scrutin, explique-t-il. Cette alliance aura-t-elle un poids sur la scène politique comme le souhaitent les responsables de ces trois partis ? Il faut souligner que les mouvements Ennahda et El Islah n'ont aucun ancrage sur le terrain. Ce qui leur reste comme base militante risque d'être absorbé par leur ancien président, Abdallah Djaballah, qui vient d'obtenir l'agrément de son nouveau part, le FJD. Ce dernier rejette d'ailleurs d'intégrer cette alliance, initiée, faut-il le souligner, par d'anciens dirigeants du FIS dissous qui caressent encore le rêve de voir leur projet de l'Etat islamiste se concrétiser en Algérie. De même, le dissident du MSP, Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement, pose des conditions pour intégrer cette coalition.