Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a appelé jeudi à un référendum sur le projet de loi criminalisant le colonialisme, proposé à l'APN par les députés du FLN. Invité de la Chaîne II de la Radio nationale au «Forum du jeudi», M. Soltani a estimé que «ce référendum permettra de donner une dimension politique et sociale à ce projet décisif», tout en réitérant «l'appui total» de sa formation politique ainsi que de son groupe parlementaire à ce projet de loi qui a été refusé par le bureau de l'APN. Le président du MSP a, par ailleurs, menacé de se retirer de l'Alliance présidentielle et a évoqué une éventuelle coalition avec les autres formations politiques islamistes telles que Ennahda et El Islah. L'attitude du MSP est motivée surtout par les alliances contractées par les deux autres formations de l'Alliance, notamment celle conclue entre le RND et le PT lors des élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. «Si le FLN et le RND continuent à établir des coalitions avec d'autres partis, il serait de notre droit d'établir des alliances avec les formations islamistes telles qu'Ennahda et El Islah qui ne cessent de nous faire appel depuis longtemps pour contracter des accords politiques ou carrément des alliances», a déclaré Bouguerra Soltani. S'agissant de l'éventualité d'intégrer une quatrième formation politique dans l'Alliance présidentielle, le président du MSP se dit «contre cette éventualité sans une révision préalable du texte constitutif de l'Alliance présidentielle», signé le 16 février 2004, entre ses trois formations, à savoir le RND, le FLN et le MSP. Bouguerra Soltani se dit également mécontent du bilan de cette Alliance après six ans d'existence. «Le bilan de l'Alliance présidentielle durant ces six ans d'existence est loin d'être reluisant et loin de toutes les espérances des trois partis qui la constituent.» Le président de la formation islamiste n'a pas omis l'opposition. Il a, en effet, appelé les partis de l'opposition à s'allier, ce qui permettra, selon lui, «d'établir un équilibre politique en Algérie et de mener l'activité politique à une étape de professionnalisme». Il a, par ailleurs, comparé «le monopole politique» au «monopole économique», expliquant que «les deux monopoles sont plus nuisibles que bénéfiques». Il a estimé, dans ce sens, que les partis de la coalition sont les seuls à être médiatisés par la télévision et à avoir le droit de traiter et de s'exprimer sur les questions actuelles nationales ou internationales. Pour le leader du MSP, les partis politiques doivent «se purifier de la corruption et des corrompus». Dans ce contexte, Soltani est revenu sur l'élection partielle des membres du Conseil de la nation où certains partis politiques «ont eu recours à l'argent pour obtenir plus de voix, ce qui est très dangereux». Evoquant, enfin, les mouvements de contestation dans les secteurs de l'éducation nationale et de la santé, le président du MSP a appelé le gouvernement à «ouvrir les portes du dialogue au lieu de recourir à la force et à la violence» et a dénoncé le fait qu'«il y a des ministres qui refusent le dialogue».