La compétition a pris fin hier avec la consécration des Egyptiens qui portent ainsi à cinq le nombre de trophées remportés par l'équipe des Pharaons. Le Caire a fêté très tard la victoire de son équipe qui a été difficile puisqu'en face le onze ivoirien aura mené à sa guise les débats, sans pour autant arriver à faire la différence au tableau d'affichage. Dès lors, c'est Misr qui tire son épingle du jeu pour libérer tout un pays qui a retenu son souffle pendant deux heures. Une fois de plus, le football a retenu toutes les attentions, même hors continent, pour démontrer qu'il demeure le sport roi. Egyptiens et Ivoiriens ont animé une finale qui ne fut pas un sommet en la matière mais qui a tenu en haleine des millions d'amateurs. Arbitrage : Daami (Tunisie) Averts : A. Hassan, El Sakka (Egypte). Akalé, Kouassi, Eboué, Tizié, Drogba (Côte d'Ivoire) Egypte : El Hadari, Barakat, Gomaa (Fathi), Ibrahim Saïd (Abdelhalim), El Sakka, Abdel Wahab, Shawki, A. Hassan, Aboutreka, Zaki, Moteb (M. Hassan) Entr. : Shehata Côte d'Ivoire : Tizié, Eboué, Kouassi, K. Touré, Boka, Faé, Zokora, Y. Touré, Akalé (Kalou), Koné, Drogba Entr. : Henri Michel. La première mi-temps s'est jouée sous le signe de la prudence puisque aucune des deux formations n'a pu imposer franchement son jeu, se hasardant que très rarement dans le camp adverse. Dès le coup d'envoi de la rencontre, premier accrochage au milieu du terrain entre Barakat et Akalé. L'arbitre calme tout le monde et donne... un carton à Akalé. C'était parti pour une période où aucune occasion de but n'est à signaler, n'étaient quelques actions assez chaudes de part et d'autre, sans pour autant inquiéter les défenses. Même l'ambiance, très chaude durant toute la journée, est retombée dans les tribunes et a fait place, désormais, à une forme de tension. Les 74.000 Cairotes retiennent leur souffle, surtout lorsque Drogba tente une course solitaire vers la cage d'El Hadari, mais rejoint à temps par la défense égyptienne. Les Ivoiriens se portent un peu plus à l'offensive en ce premier half, mais les Egyptiens restent sur leurs gardes. A ce jeu, le score vierge était le mieux approprié. Durant la pause, le comité d'organisation de la CAF annonce que le capitaine égyptien Ahmed Hassan, auteur de quatre buts, a été élu meilleur joueur. Le titre du meilleur gardien est revenu à un autre Egyptien, El Hadary, alors que celui de meilleur « jeune talent » a été attribué à John Mikel Obi, 18 ans, demi-finaliste avec le Nigeria et notamment auteur d'un but décisif contre le Zimbabwe. Retour au football action, et la seconde période de jeu reprend avec un rythme un peu plus soutenu et la bataille pour le milieu de terrain fait rage avec un petit ascendant pour les Ivoiriens qui se font menaçants, à l'image de Didier Drogba qui taquine la défense égyptienne. Ce même Drogba avait la balle du match lorsque, sur un retrait de Koné, le capitaine des Eléphants, seul devant la cage vide, met la balle dans les décors. Il ne restait alors que dix minutes de jeu. Toute l'Egypte s'est mise alors à prier pour son équipe, totalement dominée durant ce second half. Zaki inscrit un but, mais justement refusé par l'arbitre pour hors jeu. Drogba, toujours, rate une autre occasion de but à une minute de la fin du temps réglementaire. Les prolongations sont inévitables. Les prolongations débutent par deux coups de théâtre. D'abord un penalty imaginaire est sifflé en faveur des Pharaons lorsque Aboutreka s'affaisse dans la surface de vérité ivoirienne. Le second lorsque le spécialiste en la matière, Ahmed Hassan, rate lamentablement son tir. Le match s'enflamme dès lors et se joue sur les nerfs, mais ce sont toujours les coéquipiers d'Eboué qui mènent les débats devant une formation égyptienne totalement désabusée après le penalty raté. Et ce sera la série des penalties qui devra départager les deux équipes. A ce jeu, ce sont les Egyptiens qui réussissent la meilleure opération et remportent leur cinquième sacre africain. L'histoire retiendra que les nations continentales qualifiées au prochain mondial, mis à part la Côté d'Ivoire, ont été décevantes et plusieurs interrogations se posent quant à leur prochaine participation en terre allemande. Que les meilleurs joueurs africains, que sont Eto'o et Drogba, aient confirmé leur talent, même s'ils ont tous deux raté les moments décisifs pour leur équipe en échouant aux tirs au but. Que l'arbitrage, enfin, a été, une fois de plus, hors jeu dans une compétition qui a été faussée par des décisions ô combien douteuses, à l'image de ce penalty pour le Soudan face à l'Egypte, que tout le monde a vu sauf l'homme en noir. Bref, la coupe d'Afrique en terre égyptienne a vécu, souhaitons que les Verts seront présents pour l'édition du Ghana, dans deux ans.