Des «réapparitions» répétées de l'hyène rayée, appelée Ifis en tamazight, sont de plus en plus signalées dans plusieurs zones de la wilaya, selon un cadre de la Conservation des Forêts. C'est en 1992 que ce carnassier avait été aperçu pour la première fois au lieu-dit Ravin bleu, a précisé M. Mohamed Baâziz. L'animal n'était aperçu, depuis cette date, qu'assez rarement jusqu'à ce qu'une hyène rayée fut prise, en décembre 2011, dans un piège à sangliers posé par un agriculteur du village de Beni Fedhala. L'hyène rayée était pourtant méconnue dans la région, selon M. Sebti Kechida, ancien chasseur, qui signale que sa présence n'a jamais été évoquée dans les discussions des chasseurs. Pour les forestiers et les spécialistes locaux, la réapparition de cet animal menacé d'extinction montre que cette espèce a réussi à reconstituer ses effectifs dans la région, mais pas seulement puisque cet animal, notent-ils, a aussi été signalé à Hadjout (Tipasa), Khenchela et Bejaïa. Le directeur du parc national de Belezma, M. Saïd Abderrahmani, rappelle que ce charognard, qui se nourrit essentiellement de restes d'animaux tués par d'autres carnivores, «joue un rôle important dans l'équilibre écologique et la préservation de l'hygiène des milieux naturels». L'hyène rayée dont le nom scientifique est Hyaenahyaena est une espèce protégée par la loi n° 05-06 du 15 juillet 2006. Ce mammifère mesure jusqu'à 120 cm et peut peser 45 kg. Si les écologistes ont accueilli avec joie le retour de ce carnassier, ce n'est pas le cas des éleveurs et des bergers des Aurès qui estiment que l'animal constitue un réel danger pour leurs troupeaux.