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«La présence de magistrats n'est pas un gage de transparence», estiment des partis Installation hier de la Commission nationale de supervision des élections
Cette commission n'a pas pour mission la surveillance des élections. Cette tâche incombe à la Commission nationale de surveillance des élections, composée exclusivement de représentants des partis politiques. La mise en place d'une Commission nationale de supervision des prochaines législatives (CNSE), composée de magistrats, serait-elle un gage pour une élection libre et transparente ? «Bien évidement», a assuré le président de ladite commission, Slimane Boudi – magistrat à la Cour suprême – lors d'une cérémonie d'installation officielle organisée, hier, au Palais de nations (Alger). «La mission de supervision des opérations de vote lors des élections législatives prochaines, confiée aux magistrats, est à même d'assurer toutes les garanties nécessaires pour un scrutin transparent», a-t-il déclaré dans une allocution prononcée à cette occasion. La CNSE, composée de 316 magistrats, qui entamera son travail dès le jour de dépôt des listes électorales, aura essentiellement pour tâche «de veiller au respect par tous les intervenants dans l'opération électorale (administration, partis, candidats et électeurs) des disposition des lois organiques régissant le régime électoral et ses textes d'application». «Et cela durant toute la période allant du jour de dépôt des candidatures jusqu'à la fin de l'opération électorale», a-t-il indiqué. M. Boudi a expliqué, en outre, que cet organe «interviendra dès qu'il sera saisi par les partis ; il aura à se déplacer sur le terrain (centres de vote) le jour de l'élection tout comme il peut s'autosaisir en cas de constatation d'infraction». Cette commission, rappelons-le, n'a pas pour mission la surveillance des élections. Cette tâche incombe à la Commission nationale de surveillance des élections, composée exclusivement de représentants des partis politiques. M. Boudi a exclu tout «risque d'interférence ou d'empiètement entre les deux organes qui se complètent». Il affiche, dans ce sens, son optimise quant au bon déroulement des élections. Cependant, les représentants des partis politiques demeurent sceptiques. La mise en place d'une commission de magistrats n'écarte pas le spectre de la fraude qui hante la classe politique nationale. «Tant que le président de la République n'a pas promulgué une loi répressive contre les fraudeurs et que la culture des quotas sévit encore, la fraude n'est pas à exclure», a estimé Bouguerra Soltani, président du MSP, ajoutant qu'«il n'y a aucun indicateur assurant une participation massive des Algériens à la prochaine consultation électorale». Pour le Parti des travailleurs, «cela reste insuffisant, d'autant plus qu'on est face à un risque de confusion entre les deux commissions». «Mais il n'en demeure pas moins que c'est une avancée», juge Ramdane Tazibt, député du PT. Même sentiment de doute chez Djamel Benabdeslam, le chef du Front de l'Algérie (nouveau parti). «C'est un tout petit pas. Le meilleur garant pour qu'il y ait une élection libre et transparente est l'existence d'une réelle volonté politique, l'établissement d'une charte nationale d'honneur des partis pour criminaliser la fraude et enfin une mobilisation générale des électeurs pour défendre leurs voix», préconise M. Benabdeslam. Cependant, la grande question qui était sur toutes les lèvres est : «Comment des magistrats incapables de défendre leur indépendance peuvent assurer un scrutin libre et transparent ?» Le président de la commission s'en défend : «Cela reste l'opinion de ceux qui tiennent ce discours.» «Non, c'est une réalité tangible», assurent par contre des représentant des partis.