Ils sont des dizaines d'agriculteurs à être spoliés dans leurs droits. «Nous vous prions d'intervenir en urgence auprès de Sonatrach pour mettre fin à ce calvaire que nous endurons depuis des années», viennent d'alerter les propriétaires terriens de la wilaya de Tiaret au président de la République. Ils sont, en effet, des dizaines d'agriculteurs des communes de Feidja, Naima, Tousnina, Sougueur, Mellakou, Tiaret, Tagdempt, Guertoufa et Rahouia dont les superficies varient de 5 à 45 ha à être spoliés dans leurs droits et ont décidé, pour la énième fois, d'interpeller le président de la République sur leur triste sort. Nos dossiers traînent depuis 47 ans au niveau de la direction centrale de la Sonatrach. Notre problème réside dans la non-indemnisation/location des terres qui nous ont été soustraites par l'entreprise nationale pour le passage des 13 pipelines, réalisation de stations de pompage, pose de clôtures. «Nos terres, qui ont été défoncées pour la pose desdites canalisations, sont restées en friche et sans aucune compensation en dépit des promesses maintes fois ressassées. Nous avons entrepris toutes les démarches nécessaires y compris la saisine de la justice mais aucune suite n'a été diligentée par Sonatrach. En tant que citoyens algériens inscrits dans la légalité et imbus de notre profonde conviction que nous vivons dans un Etat de droit, il est légitime pour nous d'aspirer à recouvrir les nôtres bafoués on ne sait au nom de quelle logique. Inutile d'énumérer les textes et lois fondamentales dont la déclaration universelle des droits de l'homme pour dire que nous sommes victimes d'une «hogra» qui ne dit pas son nom». Dans la longue lettre dont copie a été adressée à notre rédaction, les plaignants disent «s'être pourtant astreints aux travaux de différents experts fonciers désignés par Sonatrach». Des experts qui ont été, eux, bel et bien payés. «Ballotés depuis 1962 entre Arzew et Alger avec en sus pas moins de 37 navettes pour rien, nous nous sommes résolus à empêcher les travaux de pose de gazoducs qu'entreprenaient les Russes». Une tournée qui a valu aux responsables régionaux de Sonatrach de venir parlementer avec les protestataires dans la commune de Naima avec une promesse de régler ce contentieux au plus vite. Là aussi ce ne fut que des mots puisqu'en guise de règlement seul le passage du dernier pipeline a été honoré aux fellahs. Le hic dans l'histoire c'est de voir un propriétaire terrien honoré sur recommandation de l'ex-ministre alors que nous on nous fait rouler… depuis 47 longues années. Est-ce là l'Algérie de la justice et de l'égalité ?