Dans d'autres régions, le diktat de certains maquignons, qui ont pignon sur rue, a fini par faire sortir de leur réserve légendaire beaucoup d'agriculteurs. Plusieurs habitants de localités rurales de la wilaya sont mécontents et ne s'embarrassent plus de scrupules pour s'exprimer, parfois de manière véhémente, sur les dures conditions de vie qu'ils endurent. Une situation paradoxale dans une région agropastorale qui a englouti des sommes faramineuses depuis le PNDA (plan national de développement agricole) au PPDRI (programme de développement rural intégré) où les chiffres avancés ne corroborent malheureusement pas avec la donne locale. Depuis Feidja à Sidi Abderahmane en passant par Tousnina, Hamadia, Rechaiga, Mahdia jusqu'à Tiaret tout est matière à contestation sur fond d'injustices et de passe-droits flagrants. À l'origine de cette grogne, la partialité, le tribalisme et la cupidité de certains élus. Certaines institutions ne sont, malheureusement, pas exemptes de reproches tantôt par le silence tantôt par le favoritisme. À Feidja, l'une des communes les plus riches de la wilaya, la mauvaise gestion des réserves steppiques dont le pacage et les labours illicites reste la pomme de discorde éternelle. À Tousnina, une ville qui regorge d'eau, les protestataires, qui bloquent le siège de la mairie depuis une semaine, évoquent eux aussi «le tribalisme et la partialité dans la conduite de certains programmes voire le clientélisme et l'arrogance du P/APC». Dépossession éhontée Dans d'autres régions, le diktat de certains maquignons, qui ont pignon sur rue, a fini par faire sortir de leur réserve légendaire beaucoup d'agriculteurs. D'autres affaires sont, malheureusement, venues se greffer dans un monde impitoyable où règnent les plus forts. L'affaire dite de «M.Benamara Mohamed», dépossédé de sa terre d'une manière éhontée, reste une autre illustration de la «hogra» qu'endurent les autochtones de la région. Propriétaire d'une parcelle de terre agricole (EAI) avec acte administratif, a-t-il averti. «j'ai été expulsé de ma parcelle de terre et de mon logement sur injonction d'un officier de police, venu accompagner le nouveau propriétaire sans la présence d'un huissier. Et sans décision de justice», a-t-il écrit dans une correspondance au ministre de la Justice. «Expulsé sur la base d'un faux document (un acte de vente établi sur la base d'un extrait de naissance et d'un désistement tout aussi faux en mon absence), la justice de mon pays saisie tarde à sévir. Il ya pourtant arnaque, faux et usage de faux dans cette affaire. J'ai frappé à toutes les portes, saisi les autorités locales en amont et en aval mais mes requêtes n'ont jamais abouti», ajoute-t-il peiné et un dossier chargé sous les bras avant de renchérir: «Je ne suis qu'un simple paysan mais je sais discerner entre le bien et le mal (…) Alors, au nom de l'Etat de droit, rétablissez-moi dans mes droits».