En dépit de la loi garantissant le droit à l'activité syndicale, les entraves et les intimidations à l'égard des syndicalistes ne cessent de se multiplier. Les collectifs des travailleurs des universités d'Alger II et de Blida ainsi que le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) ont dénoncé hier, lors de leur rencontre avec les médias, à la Maison des syndicats à Alger, l'attitude de l'administration qui «use de tous les moyens» pour empêcher leur activité sur le terrain. Les deux premiers collectifs, qui sont affiliés au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), ont dénoncé les «dépassements» de l'administration. D'après les dires des représentants des travailleurs de ces deux universités, cette dernière fait fi des lois en vigueur. Si les travailleurs de l'université de Blida ont réussi tant bien que mal à tenir leur première assemblée générale le 23 février dernier, cela n'a pas été possible pour les travailleurs de l'université d'Alger II. «Le recteur a refusé de nous accorder une salle pour tenir notre assemblée générale prévue pour le 22 février dernier», a déploré Younès Sadat, président de la section syndicale de l'université de Bouzaréah. «Après avoir touché à deux points sensibles, à savoir les postes budgétaires du récent concours et les œuvres sociales, la sections syndicale de l'université d'Alger II est sous haute surveillance», déclare son président. Ainsi, d'après les témoignages des syndicalistes, l'administration s'est appuyée sur le même procédé pour empêcher ces sections d'exercer. L'administration des deux universités ne veut pas reconnaître ces sections syndicales. Raison ? D'après ces syndicalistes affilés au Snapap, dont le premier responsable est Rachid Malaoui, l'administration ne reconnaît que le Snapap de Belkacem Felfoul. «Des membres du Snapap, présidé par M. Felfoul, se sont présentés à l'administration le 21 février, la veille du rendez-vous de notre assemblée. Ils ont déclaré à l'administration qu'ils ne reconnaissaient pas les membres de la section syndicale qui demande une salle au nom du Snapap. L'administration a agi en fonction de ces déclarations», regrette M. Sadat. Pour leur part, les travailleurs de l'université de Blida ainsi que le SESS dénoncent ce qu'ils qualifient d'«agissements» du vice-recteur qui, d'après leurs dires, n'a aucune existence dans l'organigramme de l'université. «Pourquoi les responsables de l'administration réagissent-ils ainsi ? Le Snapap touche-t-il la queue du dragon», s'interrogent les membres de la section du Snapap de l'université d'Alger II ? Quoi qu'il en soit, à chaque fois que les travailleurs se mobilisent pour défendre leurs droits, ils optent pour un syndicat autonome. Le nombre de collectifs, syndicats et coordinations en témoignent.