A partir d'aujourd'hui, la filiale algérienne du numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal aura un nouveau directeur général. Il s'agit d'un Franco-Américain qui occupait un haut poste de responsabilité dans la filière aluminium au sein de la société mère, le nom n'ayant pas encore été rendu public, a-t-on appris de sources sûres. Après trois années passées à la tête du complexe sidérurgique d'El Hadjar, Vincent Le Gouic devrait quitter l'Algérie pour rejoindre le siège luxembourgeois où il aura à s'occuper de la gestion du pôle sidérurgique récemment créé par le groupe, un ensemble régional lequel, outre notre pays, regroupe la Tunisie, le Maroc, la Libye et l'Egypte, indique la même source. Avec ce remodelage décidé par le conglomérat Lakshmi Mittal, la filiale algérienne, qui relevait jusque-là du réseau de la division Long Carbon Flat Carbon Europe, a ainsi été placée dans le giron du nouveau pôle nord-africain. Pour certains, la nomination de Vincent Le Gouic est considérée comme étant une promotion, car ayant mené avec succès la mission de réduction de la dette de l'entreprise pour laquelle il avait été désigné en Algérie : de 120 millions de dollars en 2009, la dette de l'entreprise a été amenée à 58 millions une année plus tard pour passer à 31 millions en 2011. Pour d'autres, ce sont ses déclarations autour de la prétendue procédure de dépôt de bilan et la vive polémique aux dimensions politiques suscitées qui lui auraient valu son poste de DG d'ArcelorMittal Annaba. Dans le milieu des travailleurs, l'heure est, en outre, à la mobilisation et au don de soi. Comment améliorer les résultats en termes de production et de rentabilité pour rompre avec les années «noires» et sortir leur usine du climat d'incertitude qui planait, est leur préoccupation majeure. Considérant les prouesses réalisées en ce début d'année 2012, force est de dire qu'ils y vont à pas sûrs : 1 350 000 tonnes en deux mois (janvier et février 2012) contre à peine 120 000 durant les quatre premiers mois de l'année 2011. Du nouveau patron, ils attendent qu'il puisse accélérer la réparation du problème technique dont souffrent depuis deux mois les installations du Laminoir rond à béton (LRB). Et ils ont raison de s'en soucier car ce problème s'est traduit par une perte sèche de pas moins de 1000 à 2000 tonnes de rond à béton/jour, les capacités dont est dotée l'unité LRB. A pied d'œuvre, les experts du laboratoire central de la maison mère n'arrivent toujours pas à situer le facteur générateur de la fissure apparaissant depuis ces derniers temps sur le produit fini. Par ailleurs, les 5200 travailleurs d'El Hadjar restent confiants quant à la reprise incessante des ventes de leur usine puisqu'il a été décidé de rappeler M. Moknache, l'ancien coordinateur national commercial et marketing d'El Hadjar, parti à la retraite.