Lors de la réunion qu'ils ont tenue avec le directeur général du complexe sidérurgique mercredi en fin de journée, les représentants des travailleurs d'ArcelorMittal ont convenu de la reprise du dialogue. Les travailleurs avaient pu rouvrir le siège du syndicat d'entreprise quelques heures plus tôt, après notamment un bref affrontement avec les membres du comité de participation qui tentaient de s'y opposer. La date de la reprise des négociations interrompues depuis deux mois a été ainsi fixée par les deux parties au 18 octobre prochain pour passer en revue les points de la plateforme de revendications socioprofessionnelles restés en suspens lors des négociations en août dernier. le secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal, Smain Kouadria, a affirmé, jeudi que le problème du transfert vers ArcelorMittal des personnels mis à disposition d'ArcelorMittal, quelque 300 employés, par les entreprises de sous-traitance a été débattu avec la direction du complexe, laquelle a rassuré le syndicat sur ce point précis en prenant l'engagement que ces personnels seront progressivement pris en charge par l'entreprise. Leur revendication principale qui conditionnait l'interruption du débrayage spontané entamé dès lundi matin à la réouverture des bureaux du syndicat UGTA ayant été satisfaite, les 6200 travailleurs du complexe ont tous rejoint leurs postes de travail et tout était finalement rentré dans l'ordre mercredi à 17h . La grève spontanée qui avait paralysé le complexe sidérurgique durant trois jours avait été observée, rappelons-le, par les employés des laminoirs à froid (LFR) pour ensuite s'étendre à ceux des laminoirs à chaud (LAC), les laminoirs rond à béton (LRB) avant d'être suivie toutes les installations et unités allant jusqu'à paralyser le complexe. S'exprimant à propos du soutien exceptionnel que lui ont apporté massivement les travailleurs lors des semaines de lutte qu'il a lui-même menée contre les membres du Comité de participation, Smain Kouadria n'a pas hésité à qualifier ces derniers de «renégats» à la solde du directeur français des ressources humaines, Daniel Atlan, qui a été limogé par sa hiérarchie entre temps. Selon Kouadria, les membres du CP avaient délibérément enfreint l'éthique syndicale pour lâcher leurs camarades du syndicat au moment où ceux-ci étaient en négociation serrée avec la direction autour du dossier délicat des revendications salariales. Preuve, s'il en est, que lesdits membres du CP manipulés par des forces obscures internes et externes au complexe d'El Hadjar avaient agi pour déstabiliser le syndicat et surtout l'affaiblir. Il s'est félicité de l'échec de ce «putsch» inavoué, et de l'élan de solidarité de ses collègues, ce qui l'encourage, dira-t-il, à aller plus de l'avant dans son combat pour l'amélioration des conditions de vie et de travail de tous. La direction du complexe a de son côté accueilli avec soulagement la démarche pacifique adoptée par les syndicalistes et par les collectifs et le retour au calme après deux mois de tension, faits d'affrontements violents entre travailleurs pro et anti Kouadria. Des rumeurs qu'il n'a pas été possible de vérifier auprès du concerné ont fait état, jeudi, d'un supposé message (sms) véhiculant des menaces de mort qu'aurait reçu le directeur général d'ArcelorMittal Algérie, M. Vincent Le Gouic.