Une cinquantaine d'étudiants se sont affrontés suite à l'attitude de quelques membres grévistes de l'UNJA qui interdisaient l'accès au département économie. Pour le deuxième jour consécutif, l'université Hadj Lakhdar de Batna a été le théâtre de violents affrontements qui ont opposé des membres de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) à des étudiants de l'Alliance pour le renouveau estudiantin national (AREN). Hier vers midi, une bagarre générale s'est déclenchée au niveau du département d'informatique entre des éléments de ces deux organisations, faisant suite aux violences qui avaient eu lieu la veille. On déplore 5 blessés. Dimanche, selon des témoignages, une cinquantaine d'étudiants se sont affrontés suite à l'attitude de quelques membres grévistes de l'UNJA qui interdisaient l'accès au département d'économie pour cause de grève et qui auraient bousculé une étudiante qui essayait de forcer le passage. Un mouvement de violence s'est donc propagé dans l'enceinte de l'université. Plusieurs édifices ont été saccagés, dont l'administration du département d'économie, où des fenêtres et des bureaux ont été détruits. Le département d'informatique n'a pas été épargné. Des professeurs se sont retrouvés pris en otages. Il leur était impossible de sortir des amphithéâtres à cause de la pagaille qui régnait dans les couloirs. Huit blessés ont été évacués vers le CHU Touhami Benflis ; l'un d'eux a été gravement atteint par un coup de couteau. USAGE D'ARMES BLANCHES Un des responsables de l'UNJA pointe du doigt l'AREN. Selon lui, les membres de cette organisation auraient provoqué cet incident afin de manipuler et de provoquer un renversement des rapports de force au sein du rectorat. Une accusation que réfute Samir Bouras, président de l'AREN, qui, contacté par El Watan, paraissait dépassé par les évènements. Moussa Ziregue, directeur de l'université Hadj Lakhdar, a tenté de minimiser les faits en déclarant à El Watan qu'il s'agit «de jeunes en situation difficile et l'administration a repris le contrôle». Toujours est-il que le rectorat a ordonné, hier, l'évacuation du campus, que les journalistes étaient interdits d'accès et que des renforts de brigades antiémeute de la police étaient stationnés devant les entrées de l'université. Seules les ambulances pouvaient entrer et sortir pour évacuer les blessés, selon des agents de sécurité.