Un sit-in d'étudiants qui devait se tenir pacifiquement devant le rectorat de l'université Hadj Lakhdar, à Batna, a tourné au vinaigre après l'intervention de parties extérieures, selon ses organisateurs. La dérive avait commencé par un violent accrochage entre étudiants issus de deux organisations estudiantines, l'UNJA et l'AREN, qui cherchaient chacune à s'approprier le mouvement organisé par les étudiants des Instituts de biologie et architecture. «On a commencé notre marche à l'intérieur de l'université vers le rectorat et avant même d'arriver, ils étaient là, ils se sont infiltrés parmi nous et ont commencé à se bagarrer pour faire perdre à notre mouvement sa légitimité», témoigne Ahmed Taha, représentant des étudiants de biologie. Seulement, les étudiants ont réussi à les chasser et ont commencé leur sit-in avant de tomber sur une autre surprise, selon Ahmed Guouarref, représentant des étudiants architectes. «A peine le sit-in commencé, on a été surpris par des étudiants et autres éléments qu'on n'a pas pu identifier, qui nous sont tombés dessus. On a riposté jusqu'à l'arrivée de la police». Une brigade d'intervention est intervenue en effet pour séparer les étudiants, et quelques-uns ont été appréhendés pour un moment avant d'être relâchés. Selon les étudiants, il y aurait eu entre cinq et sept blessés dans l'accrochage. Les étudiants protestataires accusent l'administration d'être derrière ces «baltaguia» dont l'action ne peut qu'accélérer le pourrissement qui prévaut déjà au sein de l'université. Ils menacent aussi de déposer plainte contre le recteur auquel on reproche de vouloir casser le mouvement.