La loi 08-15 du 20/07/2008 donne l'opportunité aux citoyens ayant construit des habitations anarchiques, de régulariser leur situation avant 2010. Un citoyen, Derouiche Mourad, qui a effectué toutes les démarches dans ce sens, -un dossier en notre possession comporte les accords en vue du permis de construire dûment signés des Domaines, de la direction de l'urbanisme et construction (DUC), en plus d'une déclaration de l'APC-, s'est vu pourtant démolir sa maison (un rez-de-chaussée), érigée sur la route principale au quartier des frères Ferrad (Aïn El Bey). Cette démolition, entachée d'irrégularités, a été entamée à l'improviste le 16 février 2012, à 5 h du matin. «Nous avons vécu un enfer, nous raconte, effondré, le plaignant, lorsque des agents de l'APC, avec un bulldozer, accompagnés d'un impressionnant dispositif de la gendarmerie, ont amorcé la destruction de ma maison». Qui a ordonné cette démolition, laquelle s'est effectuée sans préavis et sans décision écrite, et surtout à 5 h du matin? Qui en est l'instigateur ? Pourquoi cette habitation et pas les autres ? Autant de questions que se pose Mourad Derouiche. «Les gendarmes disent que c'est la commune qui les a sollicités, et celle-ci rejette la faute sur les premiers. Je suis ballotté entre les deux, et personne ne veut assumer sa responsabilité; pourtant la loi interdit les interventions de ce genre avant 8 h du matin et sans décision officielle», s'insurge-t-il. Il faut savoir que ce citoyen, père de 7 enfants, avait postulé en vain pour un logement en 1995 ; en désespoir de cause, il a construit un logis pour y abriter sa famille, à l'instar de milliers d'autres citoyens. Par ailleurs, ses voisins, 12 familles, qui ont squatté tout le terrain, n'ayant même laissé d'espace pour le passage, n'ont pas du tout été inquiétés. Il est même le seul à avoir constitué un dossier (n°44) de permis de construire selon la loi 08-15, laquelle préconise de régulariser les personnes dans un délai n'excédant pas 3 mois; or il en est à 2 ans. Rappelons que le plaignant a saisi par courrier le Président de la République en date du 1/12/2011, et le wali de Constantine, le 25/2/2012. Si tous les citoyens sont égaux devant la loi, ce père de famille désespéré devrait forcément être régularisé.