Dès le seuil de l'exposition, le ton est donné. C'est avec les douces chansons d'Idir qu'étaient accueillis les invités et autres amateurs d'arts visuels au vernissage de l'exposition du peintre Kamel Benidjer au Centre communautaire du quartier multiethnique de Côte-des-Neiges (Montréal). Le peintre a bien choisi cette musique en harmonie avec la couleur de la terre et la chaleur du pays qui dominent les œuvres exposées : peinture sur toile ou vitrail. Pour cette première exposition en solo, l'artiste algérien, qui vit depuis cinq ans à Montréal, est resté fidèle à son thème favori : la femme algérienne. Donc, c'est naturellement et aucunement par opportunisme, 8 Mars oblige, que le talentueux peintre au penchant prononcé pour le figuratif a choisi ses tableaux. Les signes, l'écriture et la «fouta» sont là pour rappeler la femme berbère d'hier et d'aujourd'hui, et ce, bien qu'il ne la peint pas exclusivement. «Mon sujet a toujours été la femme, l'Algérienne surtout. Je la peins souvent. Je ne voulais pas laisser passer cette occasion sans lui rendre hommage. Un hommage qu'elle mérite amplement : femme battante, combattante. Vue d'ici où les femmes sont libres, c'est elle qui mérite notre soutien», affirme Kamel Benidjer qui a été, entre autres, scénographe en Algérie. Le thème principal de l'exposition n'a pas empêché cet ancien professeur d'art plastique de faire quelques bifurcations sur d'autres terrains : on pouvait aussi apprécier quelques très beaux tableaux de cavaliers seuls ou en groupe. Si les Maghrébins de Montréal raffolent de son art parce qu'il leur rappelle le pays, les Québécois sont mus par une curiosité qui leur fait apprécier «tout ce qui ne leur ressemble pas». Une occasion d'échanger sur le mode de vie de la femme en Algérie (voilée pas voilée, la mode féminine en Algérie, ses droits…). L'agenda de Kamel Benidjer est plein. En plus des expositions collectives, il doit monter une en solo au mois de juillet. Finalement, il n'y a pas que Cheb Yazid pour célébrer la femme algérienne le 8 Mars !