L'aéroport international Houari Boumediène a été presque totalement évacué pour recevoir l'avion de l'US Air force. Les consignes de sécurité étaient hier au max. En tenue civile, Donald Rumsfeld, secrétaire d'Etat américain à la Défense, débarque à Alger avec ses proches collaborateurs du Pentagone. On apprend qu'il n'a pas passé la nuit à Tunis d'où officiellement il est venu. Il l'aurait fait alors soit sur un navire de guerre qui mouille en Méditerranée soit dans une base US en Italie. Ou peut-être ailleurs. Avant-hier, M. Rumsfeld avait animé un point de presse dans ce pays en portant la tenue militaire. Le ton décontracté, il saluera son vis-à-vis Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, lui aussi en costume mondain. Simple protocole puisque les deux hommes se reverront plus tard. C'est pourquoi le secrétaire d'Etat américain à la Défense prendra, directement, la direction du palais du gouvernement. Au siège de l'Exécutif, il passera une bonne heure avec Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement. Aucune information n'a filtré sur les discussions entre les deux responsables. On suppose que l'évaluation de la situation générale du pays a été dressée clairement et que, surtout, les contours d'un plus grand rapprochement politique et diplomatique entre les deux pays ont été retenus. Une fois l'entrevue avec le chef du gouvernement achevée, M. Rumsfeld mettra juste quelques minutes pour rallier le siège du ministère de la Défense nationale (MDN) situé aux Tagarins. Arrivé en Mercedes noire, il sera encore une fois salué par Abdelmalek Guenaïzia. Les deux hommes, après avoir passé en revue un détachement de l'Armée nationale populaire (APN), ont salué des officiers algériens. Dans la rangée des militaires était présent également Richard Erdman, ambassadeur des Etats-Unis à Alger. MM. Rumsfeld et Guenaïzia s'isoleront, après, pour discuter environ pendant trois quarts d'heure. Les membres des délégations algérienne et américaine échangeront un certain nombre d'informations dites « urgentes et sensibles au plan bilatéral mais aussi et surtout international », apprend-on sur place. Cela même si le ton est littéralement général dans le communiqué distribué aux journalistes des médias présents sur les lieux. « Les entretiens ont porté sur l'état actuel des relations de coopération militaire bilatérales ainsi que les perspectives de leur développement. » Dans le texte en arabe, on parle de « coopération militaire » mais plutôt « des voies de sa consolidation ». On n'en saura pas plus sur la composante de « l'importante délégation militaire » (termes portés dans le communiqué distribué par le MDN) qui accompagne le patron du Pentagone. Le déficit d'informations qui a entouré cette visite ouvre la porte à un tas de supputations. En tout cas, M. Rumsfled était pressé de quitter l'Algérie pour regagner le Maroc où il séjournera deux jours.