Ces chiens issus de races croisées, interdits outre-mer, sont un véritable danger public. L'été dernier, Abderrahmane, un enfant âgé à peine de 4 ans, a failli passer de vie à trépas à cause d'une attaque par un pit-bull. Bien que physiquement rétabli de ses blessures, il en garde des séquelles et commence à crier dès qu'il croise un animal de cette race. Quelques mois auparavant, un jeune homme de la cité Laâlaouia a miraculeusement échappé aux crocs d'un chien de la même famille. Ses parties intimes en sont sérieusement affectées. Depuis ces deux incidents, des dizaines de personnes ont été agressées par des bandes de délinquants. Le mobile est souvent l'argent ou le téléphone portable. Lors des batailles rangées entre bandes rivales, le pit-bull est devenu partie prenante du décor. Mohamed Benattia, un dresseur diplômé, nous fait part de son inquiétude quant à la portée de ce phénomène sur la sécurité des citoyens: «Le chien racé, le berger allemand, en l'occurrence, obéit à une logique universelle dans sa préparation aux différentes activités auxquelles il est voué, à savoir la surveillance d'une maison, la protection d'une personne impotente, la recherche des objets prohibés…contrairement à ces chiens croisés dont le pit-bull, qui ont des réflexes extrêmement agressifs même par rapport à leurs maîtres.» Il lance, par la même occasion, un appel à tous les propriétaires de chiens, à l'approche du printemps notamment, pour les prévenir contre les risques de la rage. Le carnet de vaccin, la muselière et la ceinture sont d'après lui les premières conditions pour assurer la protection des piétons. Des pit-bulls, il dira encore: «Ces animaux ne sont pas domestiques, c'est un outil d'agression testé outre-mer, et qui ne sont commercialisés que dans les pays du tiers-monde.»