Aucun programme économique, politique, culturel et aucune proposition susceptible de capter l'intérêt des électeurs… Les partis politiques engagés dans la course aux élections législatives du 10 mai prochain se contentent d'un seul slogan répété en chœur à travers les quatre coins du pays: «Votez ! Votez massivement !» Mais sur la base de quoi l'électeur potentiel accordera sa voix à telle ou telle liste ? Aucun parti en lice, nouveau ou ancien, n'a jugé utile de fournir aux citoyens courtisés les arguments qui l'inciteraient à se rendre aux urnes le 10 mai. La monotonie caractérise, en effet, cette pré-campagne électorale. Les meetings populaires animés, depuis plusieurs semaines déjà, par les responsables de partis politiques se ressemblent presque tous. Les discours tournent autour d'un seul point : la participation massive aux élections pour éviter un danger extérieur qui menacerait le pays. Un argument érigé ainsi en programme politique de tous les partis et leurs futurs candidats à la députation. Que feront-ils une fois arrivés à l'Assemblée populaire nationale ? Quels sont les programmes qu'ils devront défendre ? C'est la grande inconnue. Comme les meetings, les émissions politiques animées sur les chaînes de télévision et de radio nationale sont à sens unique. Il n'y a point de débats d'idées. Les invités, censés défendre respectivement les programmes et les orientations de leurs partis respectifs, se contentent seulement d'appeler les électeurs à aller voter. Et puis plus rien. Ceux qui suivent ces émissions ont tous l'impression que l'enjeu des prochaines législatives est seulement la participation et la lutte contre l'abstention. Ni la situation sociopolitique du pays ni les questions économiques et culturelles ne sont au centre du débat. Le rôle du Parlement, en tant qu'institution législative censée légiférer et contrôler l'action de l'Exécutif, est complètement ignoré. Pourtant, la légitimité de cette institution a toujours été mise en cause par les citoyens et même les partis. «L'évènement (les législatives)» ne figure pas également sur les sites internet des partis (une dizaine seulement disposent de sites internet). Les responsables de ces partis n'exploitent pas cette technologie de l'information et de la communication pour vulgariser leurs programmes respectifs et mobiliser leurs bases. La majorité des sites, «s'ils ne sont pas en maintenance» renvoient à de vieilles communications et de vieux communiqués qui n'évoquent pas du tout le sujet des législatives et le programme à défendre lors de la prochaine campagne.
