Les chiffres liés à l'insécurité inquiètent au plus haut point la population. En 2011, les services de police ont arrêté pas moins de 2442 personnes, dont 182 femmes, pour homicides volontaires, coups et blessures volontaires, violences sur ascendants, injures et accidents mortels. Au total, 2038 affaires ont été traitées dans ce cadre par les différentes sûretés urbaines de la wilaya. Pour leur part, les unités de la Gendarmerie ont enregistré, durant la même période, 475 affaires pour le seul chef d'inculpation de coups et blessures volontaires. Les litiges fonciers viennent en tête des causes de ces violences, compte tenu du caractère rural de la région. Néanmoins, pour certains spécialistes, il y a d'autres facteurs qui favorisent de tels actes, comme l'éclatement de la famille, l'effritement des valeurs et l'incurie de l'administration. Globalement, les affaires de nature criminelle ont augmenté de 44 % en 2011, selon le bilan de la gendarmerie. Le phénomène semble avoir aussi pour origine l'exode rural, la prolifération des bidonvilles, le chômage et la dégradation continue du cadre de vie. Recrudescence des vols par effraction Il est également à noter qu'une recrudescence des vols par effraction est constatée depuis quelques semaines au chef-lieu de wilaya. Le week-end dernier, au moment de la prière du vendredi, deux véhicules ont été «visités» devant la mosquée, située en face des sièges de la Wilaya et de l'APW. Selon l'une des deux victimes, les malfaiteurs se sont emparés d'un téléphone portable, d'un poste radio, d'une somme d'argent et d'autres objets de valeur, avant de prendre la fuite sans être inquiétés. Quelques jours auparavant, ce sont des maisons, à la périphérie de la ville de Chlef, qui ont été dévalisées, en plein jour, au milieu des cités d'habitation. Là aussi, les voleurs ont commis leur forfait sans aucune difficulté, rapportent des habitants. Ces exemples ne sont, malheureusement, pas des cas isolés, puisque le phénomène a tendance à prendre des proportions alarmantes. Du coup, la psychose des cambriolages s'est installée dans la ville, obligeant les propriétaires des lieux à barricader davantage leurs appartements. La population a l'impression d'être abandonnée à son triste sort et s'interroge sur le retour subit de la délinquance dans cette grande agglomération, censée être la «vitrine» de la région du Cheliff. Hélas, cette dernière est devenue la cité la moins sûre sur tous les plans, avec, en sus, une urbanisation sauvage et une clochardisation avancée du centre-ville.