Aucune route à l'intérieur de la rive gauche n'est goudronnée. A chaque précipitation, les habitants vivent le calvaire dans des venelles transformées en véritables mares de boue. A la sortie Est de la ville de Batna, le secteur urbain appelé communément «Route de Tazoult», traversé par la RN 31, connaît un trafic des plus intenses. Cette route, faut-il signaler, relie Batna à Timgad, Khenchela, Arris et même Tunis. A mi-chemin entre Tazoult et Batna, se trouve le lotissement Melakhsou. Un quartier qui n'a pas fini de pâtir des désagréments qui affectent le cadre de vie des riverains, tant les erreurs d'urbanisme et d'architecture conjuguées à l'indifférence des autorités transforment le quotidien en enfer. Trois années durant, les habitants ont dû s'approvisionner en eau par des citernes puisque leurs robinets étaient à sec. La réfection du réseau hydraulique et le raccordement au barrage de Timgad a fait leur joie. Mais comme un train peut en cacher un autre, d'autres problèmes relégués au second plan ont commencé à se faire sentir. Aucune route à l'intérieur de la rive gauche en sortant de Batna n'est goudronnée. Lors des dernières précipitations, les habitants de ce lieu ont vécu le calvaire tant les venelles qui sillonnent la cité se sont transformées en véritables mares de boue. Pour aller à l'école les enfants chaussent des sachets pour se protéger. Les femmes, elles, arrivent à peine à se mouvoir dans la gadoue. Quelques camions de tout-venant, même si c'est de manière provisoire, auraient pourtant pallié l'anomalie. Ammar El Aggoune, retraité des travaux publics, président de l'association du quartier, s'insurge contre l'entêtement des autorités publiques: «Au lieu de se pencher sur cette anomalie (les ruelles en terre battue), les autorités s'empressent à doubler les voies de l'axe principal.» En effet, le projet dont le chantier a démarré, consiste à créer deux autres voies. «La route est déjà dangereuse, surtout pour les écoliers qui la traversent. Au lieu de remédier au problème déjà existant, les autorités en rajoutent», explique-t-il dépité. Cette idée de créer de nouvelles voies servirait apparemment les intérêts des magasins situés le long de l'axe central, mais apportera-t-elle une quelconque solution aux problèmes que l'association de quartier ne cesse de poser depuis 2005 ? Dans un rapport exhaustif sur la situation du cadre de vie du quartier, qu'il a adressé aux autorités, le président de l'association tirait déjà la sonnette d'alarme: «C'est d'ailleurs le quartier qui bat le record en matière d'accidents de la circulation, très souvent mortels.» L'idéal, selon Ammar El Aggoune, serait un évitement qui détournerait le flux du quartier et qui permettrait par là même de décongestionner la sortie Est de la ville de Batna. Nous voilà donc face à une situation dont l'idéal aurait été une urbanisation contrôlée et prévisionnelle mais qui malheureusement, au stade où elle en est, nécessite des corrections conséquentes.