Le virus H5N1 de la grippe aviaire a été découvert, hier, sur une oie sauvage retrouvée morte, la semaine dernière, sur l'île de Skyros, en mer Egée, a annoncé le ministère grec de l'Agriculture dans un communiqué. Cette contamination a été confirmée par le laboratoire britannique de référence de l'Union européenne (UE), auquel un prélèvement fait sur l'animal avait été envoyé vendredi. Il n'a, toutefois, pas précisé s'il s'agissait de la forme hautement pathogène du virus. « Toutes les mesures préventives prévues par la législation grecque et de l'Union européenne ont déjà été prises, y compris l'interdiction de la chasse », sur l'île, a ajouté le communiqué. Le virus H5N1 dans sa forme hautement pathogène a déjà été retrouvé sur trois cygnes sauvages découverts morts dans le nord de la Grèce. L'oie contaminée fait partie, comme ces cygnes, des « oiseaux sauvages migrateurs », a précisé le ministère. L'animal avait été découvert mort le 2 février sur la piste de l'aéroport par un aviateur de l'armée. Le soldat n'a présenté aucun problème de santé. Une délégation de vétérinaires de la préfecture est déjà sur place, et les zones de protection et de contrôle renforcé prévus par les plans européens pour la grippe aviaire ont déjà été mises en place. L'île la plus importante des Sporades du Nord, située au nord-est d'Athènes, en mer Egée, et comptant quelque 3000 habitants, n'a pas d'élevages industriels de volailles, mais seulement des poulaillers familiaux, où les volailles sont confinées, conformément aux mesures de prévention. Hier, l'inquiétude est montée d'un cran en Grèce après l'hospitalisation à Salonique (Nord) de deux personnes qui présentaient des symptômes évoquant une grippe aviaire, et la découverte d'un deuxième foyer de la maladie, sur l'île de Skyros, en mer Egée. Quatre jours après le déclenchement de l'alerte à la grippe aviaire dans le nord du pays, le ministère de la Santé a annoncé qu'un chasseur et un adolescent tombés malades « après avoir manipulé des oiseaux sauvages, il y a sept et neuf jours » avaient été hospitalisés dimanche par précaution. Dès le début de l'après-midi toutefois, le centre grec de contrôle et de prévention des maladies (KEELPNO) annonçait que les résultats en laboratoire des examens médicaux de l'adolescent étaient « négatifs » et qu'il allait pouvoir rentrer chez lui. Le deuxième cas humain suspect concerne un chasseur âgé de 29 ans, dont la poussée de fièvre est retombée hier, et qui restait, lui, isolé dans une unité spéciale de l'hôpital Papanicolaou de Salonique dans l'attente des résultats des analyses, prévus aujourd'hui. Le jeune homme avait manipulé à mains nues, il y a sept jours, trois canards sauvages tandis qu'il chassait. « Nous aurons maintenant continuellement des cas semblables », a relevé le responsable de la cellule de crise du ministère de la Santé, Panagiotis Efstathiou. Les maires des régions concernées dans le Nord ont, pour leur part, lancé des appels au calme. « Les citoyens doivent comprendre la gravité de la situation, mais ils doivent aussi conserver leur sang-froid », a affirmé Antonis Matzaris, le maire de Thermaïque, où un des cygnes porteurs du H5N1 a été trouvé jeudi dernier. Le ministère de l'Economie a débloqué, hier, une enveloppe exceptionnelle d'un million d'euros destinée au ministère de la Santé pour couvrir des achats de masques et de combinaisons. En Bulgarie, le virus H5 de la grippe aviaire a été découvert, dimanche, pour la quatrième fois sur un cygne mort, a annoncé, hier, le directeur des services vétérinaires bulgares, Jeko Baïtchev. Le cygne mort avait été découvert le 5 février à Kraïmorié, dans la banlieue de Bourgas (Est), à 3,5 km d'un élevage de volailles, a-t-il précisé. Le laboratoire britannique de référence de l'Union européenne (UE) avait annoncé, samedi, la présence du sous-type hautement pathogène H5N1 sur le premier cygne porteur du virus H5 découvert en Bulgarie, le 30 janvier, dans le Danube, au niveau de Vidin (Nord-Ouest). La Bulgarie attend, à la fin de semaine, les résultats des examens réalisés par ce laboratoire sur les échantillons de deux cygnes morts trouvés récemment dans le nord-est du pays. Selon M. Baïtchev, le virus H5 détecté en Bulgarie sur les trois autres cygnes pourrait être le H5N1, « comme partout ailleurs en Europe du Sud-Est ». De son côté, le ministre de l'Agriculture, Nihat Kabil, a appelé les Bulgares « à accepter l'idée qu'il était très probable, dans les prochains jours, d'avoir un premier foyer » de grippe aviaire chez les volailles. Depuis la semaine dernière, les autorités ont interdit l'accès aux lacs de Cahbla et de Dourankoulak (Nord-Est), près de la frontière bulgaro-roumaine, où environ 180.000 oiseaux migrateurs se sont posés. « Nous resterons vigilants, car le problème persistera jusqu'à ce que les oiseaux migrateurs s'en aillent vers la fin d'avril », a dit M. Kabil.