Les pays européens étaient sur le qui-vive, hier, concernant la propagation de la grippe aviaire sur le continent, alors que de nouveaux cas du virus H5N1 ont été détectés en Allemagne et que la France, carrefour des migrations d'oiseaux en Europe, serait elle aussi touchée. Vingt-huit nouveaux cas du virus H5N1, potentiellement mortel s'il est transmis à l'homme, ont été détectés sur des oiseaux morts sur l'île de Rugen, dans la mer Baltique, ce qui porte à 41 le nombre de cas avérés cette semaine dans le nord-est de l'Allemagne, selon les autorités qui ont prévenu que d'autres cas pourraient encore être signalés. En France, un canard sauvage retrouvé mort le 13 février dans l'Ain (Centre-Est) serait, “avec une probabilité de 90%”, porteur du virus H5N1, selon de premières analyses annoncées vendredi par le ministère de l'Agriculture. En visite à Bangkok, le président Jacques Chirac a appelé hier les Français à “prendre cette situation avec calme”, et souligné que les autorités avaient décidé de “déclencher sans aucun délai les mesures de protection, de contrôle et de surveillance renforcée” prévues par le plan gouvernemental. Aucun cas de contamination d'une volaille d'élevage n'a pour l'instant été révélé en France ou en Allemagne. À ce jour, seule la contamination d'oiseaux sauvages a été détectée dans les pays de l'UE, en Allemagne, Autriche, Italie, Slovénie et en Grèce. Une pandémie de grippe aviaire pourrait faire jusqu'à 142 millions de morts et coûter quelque 4 400 milliards de dollars US (environ 3 660 milliards d'euros) à l'économie mondiale, selon un scénario-catastrophe envisagé par des experts indépendants australiens.