1500 déplacements ont été effectués par les services vétérinaires dans la seule wilaya d'Alger. S'achemine-t-on vers une pandémie de grippe aviaire à l'échelle planétaire? En tout cas, le phénomène de contagion que connaît ces derniers jours le vieux continent, annonce des jours difficiles, notamment pour les pays pauvres qui ne possèdent pas assez de moyens pour lutter contre la maladie. La découverte en début de la semaine dernière des premiers cas de contamination au Nigeria a semé la suspicion dans le continent africain, où des équipes de l'OMS et de l'Union européenne se sont rendues pour identifier le virus et aider les pays touchés par la maladie à prendre des mesures préventives efficaces. L'annonce de cas de grippe aviaire, au Maroc et au Niger, a amené l'Algérie à renforcer le dispositif de prévention mis en place depuis quelques mois. Le ministère de la Santé vient dans ce cadre annoncer la mise en place d'un comité national de lutte contre la grippe aviaire où siégent plusieurs départements. Dans la seule wilaya d'Alger, 1500 déplacements ont été effectués depuis octobre par les services de l'agriculture de la wilaya. Ce qui leur a permis de procéder à «50 prélèvements sur des oiseaux migrateurs et sauvages dont les résultats s'étaient avérés négatifs». Dans la rive sud de la Méditerranée, la mobilisation est de mise dans plusieurs pays de l'Union où plusieurs cygnes morts ont été découverts dans les pays nordiques (Danemark, Norvège, Suède). Idem pour les ex-pays de l'Est saisis d'une véritable psychose, puisque la souche asiatique du virus, qui a fait depuis la déclaration de l'épidémie en 2003 près d'une centaine de morts, est suspectée par les spécialistes. Pas plus tard qu'hier, trois cygnes sauvages ont été retrouvés morts porteurs du virus H5 de la grippe aviaire dans le sud de la Hongrie. Même constat en Allemagne où des tests pratiqués par le principal institut scientifique allemand chargé de la santé animale ont confirmé la présence du virus H5N1 sur deux cygnes retrouvés morts sur l'île de Rùgen, en mer Baltique. Les tests pratiqués sur ces deux volatiles qui faisaient partie d'un groupe de quatre cygnes retrouvés morts la semaine dernière par des vacanciers sur cette île proche du Danemark, ont confirmé qu'il s'agissait bien de la souche H5N1. Dans les pays voisins la vigilance est de mise. Les autorités danoises, suédoises et norvégiennes ont indiqué, hier avoir ordonné le confinement des volailles à l'intérieur des exploitations après la découverte du virus H5N1 en Allemagne. En Suisse, le gouvernement a également décidé, hier, de confiner les volailles sur son territoire. La France, premier exportateur de volailles de l'UE, pourrait décider dès ce mercredi de suivre l'avis de son agence de sécurité sanitaire des aliments, qui a recommandé mardi le confinement lorsqu'il est «possible». La crainte de la grippe aviaire semble s'installer durablement en Italie en dépit des assurances des autorités et elle a frappé de plein fouet le secteur avicole qui enregistre des pertes menaçant sa survie. Trente cygnes morts ont été découverts ces derniers jours dans la Péninsule et les tests ont confirmé la présence du virus H5N1 sous sa forme hautement pathogène sur huit d'entre eux. Même constat en Grèce où trois cygnes ont été découverts morts près de Salonique et une oie sauvage sur l'île de Skyros, au nord-est d'Athènes, tous les quatre porteurs du virus. Ainsi, et face à la multiplication de cas de grippe aviaire sur des oiseaux sauvages, l'Union européenne examine les mesures à prendre pour protéger ses volailles, dont elle est le 3e exportateur mondial derrière le Brésil et les Etats-Unis. Les experts vétérinaires des 25 devaient se retrouver, hier pour examiner, pour la première fois à ce niveau, les mesures d'abattage à prendre dans les exploitations où une ou plusieurs volailles seraient touchées par la grippe aviaire.