La Syrie a assuré hier qu'elle coopérerait avec l'émissaire international Kofi Annan qui doit rendre compte à l'ONU dans la journée de sa mission à Damas, mais a réaffirmé sa détermination à combattre les «terroristes» à qui elle attribue les violences dans le pays. «Le gouvernement syrien est déterminé à protéger ses citoyens en désarmant les terroristes et continue à chercher une solution politique à la crise en coopérant avec l'émissaire spécial Kofi Annan», selon une lettre du ministère des Affaires étrangères adressée à l'ONU et au chef du Conseil de sécurité et reproduite par l'agence officielle Sana. Dans cette lettre, la Syrie invite également «tous les pays et organisations qui luttent contre le terrorisme (...) à faire pression sur toutes les parties connues pour qu'elles cessent de soutenir le terrorisme et pour mettre un terme à l'effusion de sang (...) conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la lutte contre le terrorisme». La Syrie «a fait le choix de la voie du dialogue national pour résoudre le problème auquel elle fait face en faisant participer des courants de l'opposition et des indépendants au processus visant à (...) un retour de la sécurité et de la stabilité en Syrie». Le régime syrien, confronté depuis un an à une révolte populaire réclamant sa chute, refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation qu'il assimile à du «terrorisme». Depuis le début le 15 mars 2011 de cette révolte, née dans le sillage du Printemps arabe, plus de 9000 personnes, en grande majorité des civils, ont péri dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, a rencontré le week-end dernier à Damas le président Bachar Al Assad lors d'une mission axée sur la nécessité «d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue» politique. Il a reçu mercredi une réponse de M. Al Assad à ses propositions de règlement, mais a souligné avoir demandé des éclaircissements. L'émissaire international devait rendre compte hier au Conseil de sécurité de son «évaluation de la situation», ainsi que des détails de ses discussions avec Damas.