Une séance de travail a regroupé dimanche le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, et les responsables du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Cette réunion qui a eu lieu à la demande du syndicat autonome CNES est qualifiée de positive par les responsables de tutelle. De leur avis, cette rencontre, qui est avant tout un espace de débat et de dialogue, a permis aux deux parties de discuter, en toute liberté et dans la transparence, des problèmes rencontrés par les enseignants sur le terrain et de leurs revendications socioprofessionnelles. « Les problèmes posés par les enseignants doivent être réglés par le dialogue et la négociation. Des commissions mixtes ont été installées depuis plus d'une année pour, justement, se pencher sur les questions qui préoccupent les enseignants, notamment celle du statut », diront les responsables du ministère qui avouent qu'ils déploient tous les efforts pour redonner à l'enseignant universitaire la place qui lui revient de droit. Par contre, du côté du CNES, c'est un autre son de cloche. Certes, les responsables du syndicat ne nient pas que le ministre était attentif à leurs préoccupations, mais à la question de savoir s'il était en mesure de trouver des solutions urgentes et concrètes à leurs revendications portant sur l'augmentation des salaires, le statut de l'enseignant et le logement, le ministre n'a fourni aucune réponse. « Le ministre de tutelle a donné uniquement des informations détaillées par rapport à la question du logement. Pour ce qui est de l'augmentation des salaires et du statut, il a estimé nécessaire d'attendre la révision du statut de la Fonction publique”, a soutenu un représentant du CNES. Ce dernier n'a pas ignoré le fait que le dossier des augmentations de salaires ne relève pas des prérogatives de M. Harraoubia, d'autant plus que le chef du gouvernement a déclaré clairement qu'il n'y aura pas de révision à la hausse des traitements des travailleurs de la fonction publique. Concernant le dossier du logement, le ministre a indiqué aux responsables du CNES que vu le nombre important de demandes, l'Etat a décidé de construire des logements destinés aux enseignants dans les 16 villes universitaires. Les concernés sont à la recherche de terrains pour mettre à exécution ce projet. Mais pour le moment, le problème de l'assiette a été réglé uniquement dans la région de Boumerdès où la réalisation par l'OPGI de 150 logements a déjà débuté. Pour ce qui est de la demande relative à la transformation des logements conventionnés en logements sociaux, le problème reste toujours posé. « Ces logements sont au nom de l'université, nous avons demandé de les mettre au nom des enseignants qui les occupent. Le ministre nous a informé que cette question a fait l'objet de deux conseils interministériels. Toutefois, le problème demeure posé”, a soutenu le responsable du CNES. Face à cette situation, le CNES a décidé de maintenir sa décision d'aller vers un débrayage national prévu pour la semaine du 25 février au 2 mars prochain. « Aucune de nos revendications n'a été satisfaite. Nous voulons à travers notre action exprimer notre ras-le bol et faire pression sur non seulement la tutelle, mais les pouvoirs publics », a indiqué un représentant du syndicat. Aujourd'hui, le conseil national du CNES se réunira pour consolider le vote des enseignants qui ont opté pour la grève. Demain, ce syndicat déposera un préavis de grève au ministère de l'Enseignement supérieur, dont une copie sera remise aux représentants du ministère du Travail. « De cette manière, nous respecterons toutes les procédures exigées par la loi 90-02 portant sur le mouvement de grève », expliquent les représentants du CNES. Ils ont tenu à préciser que le ministère et les pouvoirs publics sont tenus d'ouvrir les portes du dialogue. Un dialogue, disent-ils, qui doit se poursuivre même durant la période du débrayage.