La direction nationale du CNES (syndicat de l'enseignement supérieur) estime que les maux qui rongent l'université algérienne sont « en grande partie » le fruit d'une mauvaise gestion. Et d'imputer la responsabilité à certains responsables d'établissement qui, aux yeux du CNES, « usent et abusent des deniers publics ». « Le CNES n'est pas un commissariat de police, mais il est en droit de dénoncer des pratiques qui n'honorent pas l'université algérienne », a déclaré Malik Rahmani, coordinateur national du CNES, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Le successeur de Ali Boukaroura, dont la sortie publique intervient à deux semaines de la tenue du troisième congrès du CNES, n'a pas manqué de souligner le rôle des conseils d'administration des établissements du supérieur. Selon le CNES, « il est aujourd'hui impératif de redonner à ces conseils leur véritable mission, à savoir une gestion saine, un contrôle rigoureux et une coordination sans faille entre l'administration et le partenaire social ». Sans verser dans la polémique, la nouvelle direction du CNES se dit soucieuse de contribuer à redonner à l'université la place qui lui sied, en s'appuyant ainsi sur des « rapports fiables et objectifs » des sections CNES locales. « Notre rôle n'est pas la chasse aux sorcières. Le CNES est une force de proposition, mais il reste aussi une grande force de revendication. C'est un syndicat légal qui travaille selon les lois de la Républqiue », a indiqué M. Rahmani. Le nouveau coordinateur national en appelle par ailleurs au président de la République, « allié sûr de l'élite nationale », à aider la « grande famille universitaire ». Pour le CNES, les prérogatives du chef de l'Etat aideraient sans aucun doute à débloquer la situation dans laquelle se débattent les enseignants. Salaires, statut particulier, logement, mode de fonctionnement de l'université, état de la recherche scientifique sont autant de points qui ont toujours été soulevés par le CNES. Pour rappel, le 3e congrès du CNES, tenu fin mars dernier, avait réuni des délégués issus de 32 sections CNES sur un total de 41. Le reste ayant contesté les assises a été invité encore une fois par la direction nationale à rejoindre la « maison CNES » dans la perspective de construire un « syndicat fort de ses adhérents, quelle que soit leur couleur politique ». A signaler que la nouvelle équipe dirigeante du CNES a été reçue, hier en début d'après-midi, par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia.