A un mois du premier tour de l'élection présidentielle française, François Hollande, candidat du Parti socialiste, a précisé sa pensée sur deux sujets majeurs : les banlieues et la question de l'immigration. Paris De notre correspondant En déplacement mercredi dernier à Marseille, François Hollande a affiné la stratégie qu'il veut mettre en place pour endiguer le chômage et le mal de vivre qui frappent les banlieues françaises, où vit une importante communauté étrangère, notamment d'origine maghrébine. Pour ce faire, F. Hollande a promis le retour de la République, de sa loi et de ses services dans ces territoires isolés et abandonnés par la droite, selon lui. Pour redonner espoir aux jeunes et aux familles qui y vivent, le candidat socialiste a annoncé, s'il est élu président de la France le 6 mai prochain, la création d'une banque dont le rôle exclusif sera de financer les projets économiques et sociaux qui seront réalisés dans ces espaces. M. Hollande veut également imposer à toute entreprise, qui signe un contrat avec l'Etat et les collectivités locales pour mener un projet économique dans les banlieues, de réserver un pourcentage de postes d'emplois pour les jeunes issus directement de ces banlieues. De même qu'il compte proposer aux 150 000 jeunes en échec scolaire, chaque année, de bénéficier d'une formation de 20 heures en vue d'apprendre un métier qui les conduirait vers un premier emploi. Promettant par ailleurs d'investir pour la rénovation des quartiers populaires, notamment ceux considérés comme étant difficiles, le candidat socialiste a accusé son adversaire Nicolas Sarkozy d'avoir tourné le dos à ces grands ensembles, et ce, malgré les promesses de 2007. S'agissant du problème de sécurité, F. Hollande a promis que les lois de la République seront appliquées dans toute leur vigueur contre tous ceux qui voudraient attenter à la sécurité des habitants et de leurs biens. «Personne ne sera au-dessus de la loi», a-t-il expliqué, avant de préciser que s'il est élu, il constitutionnalisera la loi de 1905 qui sépare la religion de l'Etat. Le candidat socialiste a en outre appelé les habitants des banlieues à aller voter massivement en avril et mai prochain, estimant, au passage, que rien n'est encore gagné pour la gauche et que la route vers l'Elysée s'avère longue et rude. Concernant la question de l'immigration, il a précisé, jeudi soir, dans «Des paroles et des actes » sur France2, les trois conditions que tout étranger se doit de remplir pour être régularisé. La première : chaque clandestin qui espère être régularisé doit justifier d'un emploi et d'un toit. La seconde oblige tout clandestin à prouver qu'il possède des attaches familiales solides pour pouvoir rester en France (un père ou une mère avec des enfants, par exemple). Quant au troisième critère, il s'agit de justifier de cinq ans de présence continue en France. M. Hollande a également promis de lutter durement contre l'immigration clandestine et de démanteler tous les réseaux qui l'exploitent. Pour ce qui est des étudiants étrangers, le candidat socialiste souhaite que la France continue à les accueillir pour rester compétitive et attirante sur le plan international. Néanmoins, a-t-il précisé, une fois leurs études achevées, les étudiants devraient regagner leur pays d'origine. Celui que les sondages donnent gagnant a promis aussi d'écourter le temps de traitement de demandes d'asile et d'ouvrir de nouveaux centres de rétention réservés exclusivement aux enfants mineurs et leurs familles. Pour la droite et l'extrême droite, les mesures de F. Hollande sont un vrai appel d'air et risquent d'attirer de nouvelles hordes d'immigrés sur le territoire français.