Un fidèle considéré comme déséquilibré de la mosquée d'Arras, dans le nord de la France, a tué une personne et en a blessé grièvement une autre vendredi, en les frappant à coups de gourdin à l'intérieur du lieu de culte, avant d'être interpellé. Trois autres personnes ont été légèrement blessées à l'extérieur de la mosquée, dont une femme ayant fait un malaise. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme, âgé de 32 ans, a agressé les deux hommes qui se trouvaient à l'intérieur de la mosquée avec un gourdin en bois, selon le procureur de la République d'Arras, Hugues Weremme. Un homme de 73 ans a été tué et un autre homme a été grièvement blessé à la tête et hospitalisé, selon le magistrat, qui a indiqué que les faits s'étaient produits sans autre témoin. Selon une source proche de l'enquête, le pronostic vital était engagé dans la soirée pour le blessé grave. Parmi les personnes légèrement blessées qui se trouvaient à l'extérieur de la mosquée, figure une femme ayant fait un malaise, selon des personnes sur place. Le procureur a évoqué «un acte plutôt causé par des troubles du comportement plutôt que par quelque autre motif que ce soit». L'agresseur a été placé en garde à vue et devrait être examiné par un médecin, selon le magistrat. Il avait été déclaré «persona non grata à la mosquée en raison de son comportement un peu bizarre», a-t-il ajouté. «L'auteur est un jeune musulman qui fréquentait la mosquée et qui était connu comme déséquilibré. Il avait eu une attitude anormale pendant la prière et on lui avait demandé de ne plus y revenir», a indiqué Abdelkader Assouedj, président régional de la Grande mosquée de Paris, citant des témoignages de fidèles. «Le jeune est revenu aujourd'hui», a-t-il ajouté dans cette mosquée située dans un quartier populaire d'Arras, entre immeubles et hangars. Le préfet du département du Pas-de-Calais, Denis Robin, a précisé que le jeune homme, de nationalité française et d'origine maghrébine, aurait été à l'origine d'incidents, «heurts» ou «insultes», dans d'autres salles de prières, disant tenir ces informations de membres de la communauté musulmane. «Il est dit par la communauté qu'il aurait fait des séjours en hôpital psychiatrique», a ajouté le préfet, indiquant que des vérifications étaient en cours à ce sujet. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a fait part de sa «très grande émotion», condamnant «un acte d'une sauvagerie inouïe». Il a fait «part à toute la communauté musulmane d'Arras et plus généralement à la communauté musulmane de France de l'indignation du gouvernement».